Caractéristiques
- Auteur : Jean-Charles Gaudin, Christophe Picaud, Joël Odone
- Editeur : Soleil
- Collection : Rouletabille
- Date de sortie en librairies : 26 septembre 2018
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 64
- Prix : 15,50€
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- Note : 6/10 par 1 critique
Une suite toujours aussi exigeante
Après notre chronique du premier volume, voici la suite des aventures de Joseph Rouletabille, dans cette collection qui parait aux éditions Soleil. Rappelons qu’il s’agit d’adaptations des textes de Gaston Leroux, scénarisées par Jean-Charles Gaudin, auteur notamment des Arcanes du Midi-Minuit. Pour l’occasion, il est rejoint par Christophe Picaud, lequel a déjà travaillé avec l’auteur sur L’Assassin Royal. Le but est clair : gagner en réalisme, et accorder un trait plus incisif. Aux couleurs, Joël Odone rempile, histoire de tout de même favoriser une certaine continuité visuelle. Un trio qui a la lourde tâche de donner au jeune journaliste, créé par Leroux, un certain relief. Le Parfum de la Dame en Noir, ici traité, n’est pas la plus aisée des missions. Voyons si le résultat est à la hauteur.
Rouletabille T2 : Le Parfum de la Dame en Noir se savoure plus facilement en ayant lu le premier volume. Cependant, son intrigue s’avère assez ouverte pour être découvert indépendamment, sans grand mal. Robert Darzac épouse enfin la belle Mathilde et nos jeunes mariés partent en voyage de noces dans le sud de la France. Rouletabille reçoit alors un appel au secours de Mathilde. Elle se sent menacée et est certaine que l’infâme Ballmeyer est de retour. Accompagné de Sainclair, Rouletabille la rejoint pour lui venir en aide. Il devra replonger dans son passé pour mettre un terme aux agissements criminels du terrible assassin…
Les relations sont au centre du récit
Rouletabille T2 : Le Parfum de la Dame en Noir a déjà été l’occasion de quatre adaptations au cinéma. La dernière, sortie en 2005, réalisée par Denis Podalydès, s’est totalement ramassée, aussi bien artistiquement qu’au box office. Il faut bien dire que le roman d’origine, signé Gaston Leroux, regorge de pièges tendus aux audacieux. Il s’appuie sur des impressions difficilement transmissibles autrement qu’à l’écrit. Du coup, cet handicap au cinéma peut devenir un avantage avec le neuvième art, et Jean-Charles Gaudin l’a bien compris. Si le récit se veut bien plus axé sur les relations entre les personnages, avec un focus inévitable sur Rouletabille, il gagne aussi en profondeur. Les bulles s’avèrent bien pleines, espérons que vous appréciez les textes amples, sinon vous aurez l’impression d’un bavardage assez incessant.
Rouletabille T2 : Le Parfum de la Dame en Noir est une bande dessinée exigeante. L’édition de Soleil embarque deux plans : celui du château, et de la Tour carrée, avec moult détails. Ce n’est pas juste un effort formaliste, c’est aussi pour que le lecteur puisse se situer dans certaines situations. La mise en scène de Christophe Picaud n’est pas à remettre en cause : elle reste lisible. Seulement, on a parfois des ellipses un peu sèches, qui peuvent surprendre. On comprend que le tempo du scénario se devait de gagner en vitesse sur certains passages, notamment sur la fin, et ce n’est pas une mauvaise chose. Ce rythme n’atteint pas la qualité de l’adaptation : les amateurs du jeune journaliste seront comblés. Ceux qui ne le connaissent pas devront s’accrocher, c’est certain, mais c’est à ce prix que cette bande dessinée déploie son potentiel.