Caractéristiques
- Auteur : Maxence Degrendel
- Editeur : Third Editions
- Date de sortie en librairies : Disponible
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 240
- Prix : 24,90
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
Un incontournable pour les amoureux de l’Histoire des jeux vidéo
Dans l’univers impitoyable des jeux de rôle occidentaux, rares sont les licences qui réussissent à s’installer comme de véritables valeurs sûres. Fallout, The Elder Scrolls, sont sûrement celles qui auront au lieux traversé les âges. Mais d’autres n’ont pas eu la chance de se voir étalées sur autant de temps. On pense évidemment à Ultima, mais aussi à un titre qui, à lui seul, a le don de provoquer un frisson de plaisir infini : Baldur’s Gate. Si son aura n’a pas faibli, force est de constater que les gamers les plus jeunes n’ont pas conscience du véritable séisme qu’a pu provoquer la sortie du jeu, au tout début de l’année 1999 pour nous autres Français. Le livre que nous abordons ici, paru chez Third Editions (L’oeuvre Etrange de Taro Yoko, Bienvenue à Silent Hill), aura le don de parfaitement informer les plus curieux des nouveaux-venus. Mais aussi les rôlistes acharnés.
On ne va pas laisser durer le suspens. Baldur’s Gate : L’héritage du jeu de rôle est un indispensable pour tout passionné de RPG occidentaux et, plus largement, de l’Histoire du jeu vidéo. Et ce fait, on ne va pas se contenter de l’écrire, mais on va s’attarder sur tout ce qui nous le fait penser. Tout d’abord, il nous paraît nécessaire de placer le focus sur l’auteur : Maxence Degrendel, dont nous découvrons la plume à cette occasion. Jusqu’ici, ce pur rôliste, bien évidemment élevé à Dungeon & Dragons, mais aussi Agone et Fading Suns, signait notamment des articles sur jeuxvideo.com et IndieMag. Ceux qui préfèrent le format vidéo pourront retrouver sa chaîne Youtube, Avorpal, qui se trouve aussi être son pseudonyme. Après la lecture du bouquin ici traité, on a été pris de curiosité et, si aucune vidéo n’a été mise en ligne depuis un an (on comprend aisément pourquoi), on ne peut que vous conseiller d’y jeter un œil.
Avant d’être une plume efficace, Maxence Degrendel est un grand amateur de RPG. Cela traverse Baldur’s Gate : L’héritage du jeu de rôle, d’un bout à l’autre. Dès le retour sur la création de la licence, on comprend que l’auteur est animé d’une motivation jusqu’au-boutiste. Ainsi, les origines de ce jeu de rôle remontent à bien plus loin, à celles de Bioware plus précisément. On revient sur la création de ce studio hors du commun, aujourd’hui un peu mis à mal par l’échec de Mass Effect Andromeda. On y apprend, notamment, que le très culte RPG a bien failli ne jamais sortir, tant la première démo à l’intention des investisseurs, Battleground : Infinity, n’avait pas su attirer l’attention. Un coup de pouce du destin plus tard, et le projet devient réalité. C’est ici que l’aventure décolle pour de bon, au rythme de développements (très) difficiles et de décisions pas toujours heureuses.
Une vraie déclaration d’amour, mais pas aveugle
Le passionnant Baldur’s Gate : L’héritage du jeu vidéo nous le traduit à bien des occasions : adapter à la fois Advanced Dungeons & Dragons (pour le gameplay) et les Royaumes Oubliés (pour l’univers, et le scénario) est un travail titanesque. Nous en prenons conscience à différentes étapes, et celle qui nous aura le plus marquée est l’incroyable travail de l’auteur concernant tout le design des softs, la traduction des règles du jeu papier au clavier du PC. Mais il faut signaler ici que l’ouvrage peut se targuer d’un bel équilibre d’intérêt. On a tout autant dévoré tout le chapitre sur les spin-off Dark Alliance, des titres à destination des consoles, que celui qui revient sur le travail de Beamdog, studio qui a signé l’Enhanced Edition de Baldur’s Gate 2. Et c’est sans aucun doute grâce à la tonne d’anecdotes, de détails, et la qualité du témoignage de l’auteur. Si l’on ne partage pas son avis sur Baldur’s Gate : Dark Alliance, on ne peut que souligner sa tonalité libre. Non, il ne s’agit pas d’une ode aveugle à la licence, mais d’une vraie déclaration d’amour, parfois critique.
On termine la lecture de Baldur’s Gate : L’héritage du jeu vidéo avec la conviction de s’être perfectionné sur le sujet. Et sans être passé par une phase d’adaptation au jargon du jeu de rôle, parfois obscur pour le grand public. Si vous n’êtes pas familier avec les jets de dés, ne vous inquiétez pas : l’auteur prend le temps de bien aborder tous les sujets, le plus clairement possible. Aussi, le chapitre consacré au scénario de la licence replace le contexte avec assez de soin pour ne pas que le lecteur se perde. Par contre, le fan absolu pourra facilement se passer de toute cette partie, mais qu’il se rassure : nous parions que le niveau d’analyse, et la somme d’informations, régaleront les fans les plus pointus. Enfin, impossible de ne pas souligner la qualité de l’édition, avec sa couverture cartonnée, son papier de qualité, et sa préface signée par Ed Greenwood, créateur des Royaumes Oubliés, et généreux en mots. Voilà qui termine de nous satisfaire au plus haut point.