[Critique] Virus T1 – Sylvain Ricard, Rica

Caractéristiques

  • Auteur : Sylvain Ricard, Rica
  • Editeur : Delcourt
  • Collection : Neopolis
  • Date de sortie en librairies : 9 janvier 2019
  • Format numérique disponible : Oui
  • Nombre de pages : 136
  • Prix : 18,95€
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Une bande dessinée qui mérite toute notre attention

Il y a des thèmes qui, de tous temps, font mouche sur les lecteurs, spectateurs, joueurs et autres. Parmi ceux-ci, la maladie occupe une place de choix. L’humanité n’est jamais autant en alerte que face à une épidémie. Rappelons-nous de ce qu’il s’est passé avec le H1N1, ou l’Ebola, pour ne citer que les catastrophes les plus récentes. Autour de ces maladies contagieuses, s’agrègent une foule d’éléments, comme notre rapport très compliqué au domaine pharmaceutique. Car l’Homme n’a jamais autant dépassé les bornes que quand il a appris à manipuler les affections, à créer de nouvelles souffrances. Virus, une bande dessinée signée par Sylvain Ricard et Rica, s’engouffre dans ce constat, et lui donne du relief.

L’histoire de Virus s’appuie sur deux piliers. Le premier est la propagation d’une maladie modifiée par la main humaine, dans le but de rentrer dans le jeu d’une guerre préventive bactériologique. L’univers décrit dans la bande dessinée, qui s’appuie sur des faits réels (on y reviendra plus bas), se veut, du coup, plus qu’alarmant. Une équipe d’intervention spéciale débarque chez un certain Guillaume, afin de l’interroger sur les évènements récents qui ont eu lieu au laboratoire où il travaille. Mais il n’y a que sa petite amie chez lui, laquelle les informe qu’il est parti en croisière se ressourcer. C’est une catastrophe car, suite à un accident de laboratoire, Guillaume est porteur d’un virus mortel.

Le deuxième pilier de ce premier tome de Virus, sous titré Incubation, est le huis-clos. Celui-ci prend place sur un énorme paquebot, parti en croisière et noir de monde : il s’y déroule une sacrée fête, avec musique techno et alcool à volonté. On pouvait avoir peur d’une tonalité trop légère, du coup. Rassurez-vous : ce n’est pas du tout le cas. Si l’auteur, Sylvain Ricard (Banquise, Kuklos) reste conscient qu’il doit divertir, notamment grâce à une belle maitrise du suspens, il évite le piège de la situation qui efface la problématique. Le sous-titre de ce premier tome est respecté : on suit la montée en puissance d’une conjoncture éminemment dramatique, car on ne peut qu’imaginer ce qui pend au nez de ces milliers de potentielles victimes.

Des points de vue qui font monter la tension

Virus Tome 1 multiplie les points de vue. Plus précisément, on en tient trois : Guillaume, les journalistes, et un segment hors du paquebot, plus politique. Ce dernier ne manque pas, par ailleurs, de couvrir les deux autres d’une tension bien sentie. C’est ici que la lecture se fait si agréable, on ne cesse de tirer les conclusions de ce que chacun des cheminements construits. La prise de conscience des ministres, la découverte d’un cadavre par les reporters, le rapprochement entre un Guillaume possiblement condamné et une jolie jeune femme, tout cela participe à la belle qualité de ce récit.

Une satisfaction qui s’ajoute à une autre : la qualité des dessins. Virus Tome 1 peut compter sur le très bon Rica (Premières Fois, E dans l’Eau). Son style brasse les genres : on peut parfois avoir des gros plans quasiment cartoonesques, de part la très grande expressivité à certaines occasion, et d’autres plus sages. Les plans larges, eux, restent dans un réalisme descriptif. Le tout nous marque de par une mise en scène énergique. Enfin, on ne peut que signaler la présence de treize pages, en fin d’ouvrage, consacrées à des faits réels. Sylvain Ricard, anciennement ingénieur biologiste moléculaire, y décrit certaines décisions qui pourraient, dans notre monde réel, menées à ce genre de situation. Pas de tonalité plus angoissante que ce qu’il ne faut, juste des constats objectifs. L’édition, signée Delcourt (Redneck, New York Trilogie : Intégrale), se termine sur quelques pages d’extraits du second tome. On n’avait pas besoin de ça pour attendre la suite avec une forte curiosité.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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