Caractéristiques
- Auteur : Pauline Giraud, Maxence Henry, Yvan Duque
- Editeur : Delcourt
- Date de sortie en librairies : 27 février 2019
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 128
- Prix : 18,95€
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- Note : 9/10 par 1 critique
Le début d’une très mémorable aventure
Cela fait maintenant une bonne vingtaine d’années que l’influence de l’animation japonaise a explosé, un peu partout dans le monde. On se souvient, comme si c’était hier, des premiers animés parvenus jusque sous nos latitudes, et des cris d’orfraies de certaines, rendues ridicules de nos jours. Poésie, violence, humour, tendresse, tout un tas de sentiments, d’univers, ont ainsi séduit toute une génération d’artistes, aujourd’hui en position de rendre hommage aux plus grands noms de cette culture. Sorti en février, aux prestigieuses éditions Delcourt (Barbara : Intégrale, Motor Girl), le premier tome d’Ultralazer s’accompagne de cet esprit, et l’on ne peut que s’en réjouir.
L’histoire d’Ultralazer Tome 1 a le don de nous rappeler quelques souvenirs, tout en s’attachant à trouver sa propre voie. L’équilibre de la planète Topoï est chamboulé par l’arrivée d’envahisseurs venus de l’espace. Ces buzards détruisent tout sur leur passage, dont les pourtant paisibles villages. Ils sont en quête d’une force mystérieuse, l’Ultralazer, intimement liée au Roi des bêtes, véritable dieu vivant, garant de l’équilibre de toutes choses. Horb et Bouko, les gardiens et serviteurs attitrés de ce dernier, organisent la résistance. Une grande aventure les attend, au-delà même de leur terre d’origine.
Autant ne pas créer de grand suspens : Ultralazer Tome 1 est l’un de nos grands coups de cœur de ce début d’année 2019, du côté de la bande dessinée. S’adressant tout autant à la jeunesse qu’aux adultes, ce récit initiatique comporte tout ce qu’il faut d’aventure entrainante, et d’action marquante. Comme indiqué plus haut, les références se font assez claires : on pense évidemment aux dessins animés de Ghibli, Mon Voisin Totoro et Princesse Mononoké en tête, mais pas que. Les scénaristes, Pauline Giraud et Maxence Henry, que nous découvrons à cette occasion, semblent très à l’aise avec la pop culture japonaise, en se référant aussi à Dragon Ball, par le biais de pouvoirs très visuels.
Une partie de l’animation japonaise invoquée comme référence
Ultralazer Tome 1 n’est pas sous-titré Horb et Bouko sans raison. Dans ce volume d’ouverture, rien de plus normal que de s’intéresser aux personnages qui portent l’histoire. Ce duo, un humanoïde et une sorte de cerf, forme la garde du Roi des bêtes, lequel déverse un pouvoir tel qu’il ne peut quitter sa planque. Vous imaginez bien que les auteurs tiennent là l’occasion parfaite d’instaurer une véritable fuite en avant, idéale pour imprimer un rythme soutenu. C’est l’une des caractéristiques de cette bande dessinée de grande qualité : elle se dévore, et c’est aussi grâce à l’entrain qu’elle provoque. On découvre sans cesse des particularités de cet univers très travaillé, et l’on en vient à être en demande continuelle. Quant aux problématiques, on attend de les voir encore plus développées pour en creuser les propos, mais en l’état elles suffisent amplement pour s’impliquer émotionnellement.
Ultralazer Tome 1 peut aussi compter sur des dessins carrément majestueux. Yvan Duque (ainsi que Maxence Henry, aussi aux couleurs), que l’on connaissait pour le déjà remarqué Comme un géant, peut se targuer d’un résultat mémorable. Les panoramas sont impressionnants, détaillés et intrigants. On fait face à un véritable remueur d’imaginaire, comme on en découvre finalement assez peu. On pourra peut-être regretter une longueur des combats un poil trop courte, mais rien de véritablement notable. Signalons, enfin, que l’édition de Delcourt est soignée jusqu’au bout de la reliure. On apprécie, aussi, les pages réservées à quelques détails sur l’univers. De quoi encore mieux se l’approprier, et désirer ardemment la suite.