La licence Halo s’offre un ouvrage qui justifie bien le terme « beau livre »
Halo a souvent une image un peu grand public, on a même pu lire que la licence était une sorte de « Call Of Duty dans l’espace », sur certains forums remplis de sympathiques trolls. Plus sérieusement, la série, née chez Bungie et aujourd’hui prise en mains par 343 Industries avec un certain brio, est aussi un exemple de jeu qui a réussi son passage à un traitement transmédia. Halo, c’est un univers que l’on peut approfondir dans des jeux bien sûrs, mais aussi des comics, des romans (de bonne qualité, c’est à souligner), des métrages, des séries. Et si cela est possible, c’est parce que le background de la licence est assez puissant pour supporter une telle entreprise. Halo Mythos est un ouvrage qui, de manière définitive, vient appuyer ce faitde fort belle manière.
Halo Mythos se donne comme objectif de retracer la mythologie de cet univers, depuis le règne sans partage des Forerunners jusqu’à la situation qui découle des événement de Genesis. Pour ce faire, le lecteur est accompagné de Curator, l’intelligence artificielle de l’UNFC, chargée d’annexer les données. C’est donc cette IA qui nous permet, dans le cadre de l’ouvrage bien évidemment, de découvrir l’histoire de Halo en détails, justifiant ainsi l’existence même de ce livre. Malin.
Halo Mythos est un ouvrage que l’on qualifiera d’indispensable pour absolument tous les public, du moins si celui-ci s’intéresse à Halo. Si vous êtes du genre à avoir joué à tous les softs, même les très dispensables Halo Wars, alors le livre pourra satisfaire l’appétit que cette licence provoque. C’est évidemment plutôt complet factuellement (même si le principe du beau livre à tendance artwork, et non de l’encyclopédie, pourra évidemment faire tiquer l’ayatollah du Masterchief), et surtout c’est blindé d’illustration magistrales. Ont contribué à ce livre : Jean-Sébastien Rossbach, Leonid Kozienko, Isaac Hannaford, Benjamin Carré et des artistes directement issus de 343 Industries. Chacun apporte sa patte, mais dans le but de donner un grand tout cohérent visuellement.
Halo, ce n’est pas que le Masterchief
Halo Mythos est aussi un ouvrage idéal pour qui s’intéresse à la licence sans pour autant en être un fin connaisseur. Ce noob de goût pourra alors prendre conscience de la complexité de cet univers, dont les différentes couches se dévoilent petit à petit. On peut très bien jouer à Halo sans connaître à fond son background, mais on peut aussi s’y intéresser et ressentir, ainsi, plus de sentiments dramatiques de par la compréhension approfondie des enjeux parfois un peu obscurs. Porte d’entrée vers toute une gamme d’oeuvres qui n’auront de cesse de développer l’univers (on insiste, il faut se lancer dans le lecture des romans, qui sont globalement de bonne qualité), Halo Mythos est du genre à se feuilleter compulsivement. Attention cependant, car la licence est complexe, et il faudra souvent revenir vers la chronologie des faits importants (voire même avoir un wiki à portée de mains pou encore aller plus loin), heureusement proposée dans les premières pages.
Halo Mythos est un beau livre très recommandable, aussi bien pour les informations qui s’y étendent que pour l’objet-livre en lui-même. On ne peut pas ne pas aborder ce point : l’édition est fabuleuse, délicieusement luxueuse. Les éditions 404 (La tour de l’alchimiste, Roller Girl) reprennent le travail formel monstrueux effectué par 343 Industries, la traduisent sans fausses notes, et nous procure un ouvrage qui trônera fièrement dans n’importe quelle belle bibliothèque. Ah, cette couverture, quelle classe ! Au final, on ne peut que conseiller ce Halo Mythos, si vous voulez mieux connaître l’historique (en terme de background, s’entend) de la licence, et peut-être mieux comprendre pourquoi nous tiquons quand on nous avance qu’Halo est bas du front…
Halo Mythos, un beau livre de 343 Industries. Chez 404 Éditions, 208 pages, 29.95 euros. Sortie le 6 octobre 2016.