Pour parfaire la culture running
Le sport n’est pas que collectif, qu’on se le dise ! Parmi les phénomènes ayant bien pris ces derniers temps, le running est l’un des plus populaires. Une récente étude de l’agence SportLab le démontre remarquablement bien : 12 millions de pratiquants réguliers (dont 77% en solo, tout de même). Et si la bonne santé et la condition physique restent les principales motivations évoquées par ces coureurs (à 58%), ce sport n’attendait que de pouvoir développer une véritable culture autour de sa pratique. Dès lors, quand les éditions Solar ont annoncé Le tour du monde en 80 courses : les plus belles histoires de la course à pied, on y a tout d’abord vu une confirmation : tout doucement le running change de dimension.
L’athlétisme a évidemment beaucoup fait pour cet essor, et notamment les records parfois complètement hallucinants par les pratiquants les plus pointus. On pense évidemment à Usain Bolt, et ses temps stratosphériques, certes sur courtes distance mais tout de même en rapport avec notre sujet. Seulement, ce serait se méprendre, comme souvent, que de tout résumer à l’exemple le plus médiatique, et il faut bien entendu creuser afin de trouver de véritables trésors culturels, des légendes qui avaient la course dans la peau, et ce bien avant la sortie des Asics Gel Nimbus et autres Nike Air Zoom Structure. Le tour du monde en 80 courses : les plus belles histoires de la course à pied présente donc huit dizaines de cas précis, qui font à chaque fois l’objet d’un focus court mais complet, et accompagnés d’illustrations par Daniel Seex. Ces dernières s’adaptent évidemment aux sujets qu’elles accompagnent, dans un style très seventies.
Un livre qui réussit à intéresser tous les publics autour d’un thème en extension
On apprend beaucoup de choses tout au long de Le tour du monde en 80 courses, en terme de records, de dureté des épreuves, mais aussi de noms qui traversent l’Histoire de ce sport. La sélection opérée par l’auteur, Damian Hall (journaliste freelance, qui contribue notamment à Theguardian.com et The Telegraph), est pertinente, en cela qu’elle réussit à bien capter plusieurs cas de figure, formant un grand tout plutôt complet. Ah, cette traversée du Sahara, qui débuta sur la côte du Sénégal et qui vit trois coureurs (Charlie Engle, Kevin Lin et Ray Zahab) traverser en tout six pays, le tout en 111 jours et 7000 kilomètres parcourus. Cela laisse rêveur, n’est-ce pas ? Outre ce genre de performances extraordinaires, Le tour du monde en 80 courses invoque aussi des noms prestigieux mais méconnus. On pense surtout à Yiannis Kouros, l’ultramarathonnien de tous les records, dont la plupart ne sont toujours pas battus à l’heure actuelle.
Le tour du monde en 80 courses : les plus belles histoires de la course à pied a cela de fascinant qu’on le termine avec l’impression d’avoir découvert tout un monde, pourtant déjà bien structuré. Les courses existent, elles brassent beaucoup de passion et de pratiquants, cependant on découvre un territoire qui a bien des histoires à raconter. Damian Hall réussit à nous les conter sans artifices, avec un style très épuré, qui va droit au but, en maitrisant son objectif : intéresser tous les publics au running, à son Histoire et à un large tout d’horizon de son folklore et de ses exploits. Intéressant donc, et instructif.
Le tour du monde en 80 courses : les plus belles histoires de la course à pied, un livre écrit par Damian Hall, illustré par Daniel Seex. Aux éditions Solar, 175 pages, 16.90 euros. Sortie le 2 mars 2017.