Caractéristiques
- Auteur : Naoki Yamakawa, Masashi Asaki
- Editeur : Kurokawa
- Date de sortie en librairies : 14 mars 2019
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 192
- Prix : 7,65€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
La tension redouble autour de la famille Tosu
Après un premier volume très remarqué, et carrément l’un de nos coups de coeur de ce premier trimestre 2019, on avait hâte de découvrir la suite des terribles mésaventures de la famille Tosu. Rappelons que My Home Hero, série qui paraît aux éditions Kurokawa (NieR Automata : World Guide, Goblin Slayer) peut compter sur l’adoubement d’un certain Maxime Chattam, auteur spécialisé dans le thriller bien flippant. Et l’on a de suite compris le pourquoi de ces atomes crochus : on fait face à une intrigue aussi clinique qu’apparemment invraisemblable, avec ce qu’il faut de portes ouverte vers une descente aux enfers inéluctable. My Home Hero Tome 2 confirme tout ça, avec un talent assez fou.
Rappelons de suite que cet article aborde My Home Hero Tome 2. Tome. 2. Un second volume prend la suite d’un premier, et nous vous conseillons d’avoir lu celui-ci avant de continuer ces lignes. Le récit reprend pile où il s’était arrêté, avec Tetsuo et Kasen Tosu, respectivement père et mère de Reiko, alors qu’ils viennent de se rendre compte que, malgré toutes leurs précautions pour paraître innocents du meurtre de Nobuto, odieux caïd ultra-violent, ils sont surveillés. Cependant, il faut reprendre une vie à peu près normale, et Tetsuo se rend au travail, non sans être quasiment constamment hanté par ses sanglantes exactions. La situation va bientôt empirer dramatiquement, quand le clan yakuza, dont le boss n’est autre que le père de Nobuto, lequel appartenait évidemment à la bande, va kidnapper le père de famille.
Des rebondissements maboules
My Home Hero Tome 2 se vit comme l’on regarde un film de Category 3, ce cinéma extrême venu de Hong Kong, très répandu dans les années 1990. Bon, le résultat est tout de même beaucoup plus intelligent que les Ebola Syndrome et consorts, mais on y retrouve cette sensation de perte de contrôle, de pente savonneuse qui ne peut que résulter sur une situation encore plus critique. Au scénario, Naoki Yamakawa redouble d’inventivité pour étayer cet état de fait. Non, on n’avait pas vu venir ce qu’il se passe à la fin du chapitre 12, alors même que l’on pensait la famille Tosu définitivement condamnée à une mort violente. On ne peut vous détailler la chose avec plus de mots, sous peine de dévoiler une montée en puissance dramatique assez gratinée, laquelle ne se refuse pas un tout petit peu d’humour pour respirer un peu. Pas de décompression à craindre, juste des petits réflexes typiquement manga, et ici pas gênants pour un sou.
My Home Hero Tome 2 passe, avec grand talent, d’une problématique que l’on qualifiera de proximité (faire disparaître un cadavre, dans une grande ville : comment ?), à un développement nous accompagnant, avec grand soin, vers une confrontation hyper attendue. On se focalise clairement sur Tetsuo, son rapport à la famille, et à sa fille. Les dialogues restent toujours aussi inspirés, d’un niveau cinématographique (on pourrait les exporter, en l’état, vers une adaptation), notamment dans cette séquence, apparemment anodine, qui mène les enquêteurs vers les révélations d’une hôtesse. Ainsi, on dévore encore ce tome, alors même qu’il n’est pas avare en pages, tout en continuant de féliciter Masashi Asaki pour ses dessins réalistes, sa science de la mise en scène d’une lisibilité parfaite en tout instant. Et tout se termine dans un crescendo assez dingo, lequel ouvre l’horizon vers une rencontre prometteuse. Aller vite, on veut la suite de cette série hautement conseillée !