R. A. Salvatore surprenant comme jamais
Sorti voilà quelques mois dans une édition de poche, le premier tome de Demon Wars a su nous rappeler à quel point un roman de R. A. Salvatore réussi est à chaque fois une bien belle friandise pour les amateurs d’heroic-fantasy. Rappelons que l’auteur est autant adoré que décrié par certains, qu’il ne laisse clairement pas indifférent les amateurs du genre. La licence ici abordée pour son second tome est certainement ce que Salvatore a créé de plus classique (sur son premier tome tout du moins), ce qui n’enlève en rien les qualités d’intrigue et d’ambiance qui s’en dégage, et comme nous allons voir qu’elles sont toujours au rendez-vous dans Demon Wars Tome 2 : L’esprit du démon.
Dans ce deuxième tome de Demon Wars, on retrouve Pony et Elbryan, alors que les armées de l’épouvantable démon dactyl sont en déroute. La paix semblent ainsi devoir revenir sur les terres de la martyrisé Corona. Seulement, même si les monstres sont sensés se replier, les hordes de powries et de gobelins continuent de guetter à la lisière des terres civilisées, et certaines vagues vont même jusqu’à s’aventurer au point de représenter une véritable menace. Elbryan et Pony vont devoir se faire une raison : les temps paisibles que le duo espérait ne sont qu’un mirage, car les forces du démon sont en fait entrain de se préparer à la vengeance…
Demon Wars Tome 2 : L’esprit du démon ne tergiverse pas autant que son prédécesseur : l’accent est clairement mis sur l’action. Attention, ce n’est bien évidemment pas en dépit du développement de l’univers, qui brille toujours de par son classicisme maîtrisé de bout en bout. R. A. Salvatore évolue dans cet univers comme un poisson dans l’eau, on pourrait même écrire que l’ensemble roucoule avec aisance, et cette impression fait que le lecteur se sent dans du coton, du moins pour la première partie. Le récit redémarre tambour battant, et alors que le Tome 1 se devait de prendre le temps d’une première partie en forme d’exposition poussée et parfois longuette, ce temps d’exposition nécessaire ne se retrouve pas ici. Au contraire même, Demon Wars Tome 2 : L’esprit du démon contient dans sa première moitié plus d’action que dans l’entièreté de son prédécesseur.
Plus d’action et une montée en puissance réussie
R. A. Salvatore est connu pour sa science du combat, sa petite “spéciale” pour ainsi dire. Et cela se vérifie dans Demon Wars Tome 2 : L’esprit du démon sur bien des pages. Mais, pour autant, le récit ne se résume pas à une suite de joutes bien énervées, l’univers s’étend petit à petit. Tout d’abord, le focus n’est plus du tout uniquement dirigé vers Elbryan et Pony : Jojonah et Markwart sont désormais tout autant au cœur des attentions. Et pour cause, car cette suite aborde la corruption de l’église, un changement de cap côté récit qui pourra surprendre les lecteurs. En effet, alors que le précédent volume se fixait sur le démon, et la rencontre violente qui ne pouvait qu’intervenir en bout de course, Demon Wars Tome 2 : L’esprit du démon est moins clair dans son cheminement, du moins c’est l’impression qu’il provoque tant l’auteur cherche finalement à jouer avec les certitudes des lecteurs.
Après une première partie à démontrer que le Mal a certes perdu une bataille mais pas la guerre, Demon Wars Tome 2 : L’esprit du démon délivre une série de surprises très charmantes, qui relancent non seulement l’intérêt des lecteurs, mais aussi provoquent une prise de risque qui étonnera celles et ceux qui connaissent l’œuvre de R. A. Salvatore. La montée en puissance de la deuxième partie est particulièrement attrayante, et surprenante de la part d’un auteur qui aime rester sur des chemins balisés. Nous ne spoilerons rien (et c’est difficile tant les rebondissements répondent présents), mais sachez que ce qui semblait d’éloigner du premier tome fait alors sens, et le grand tout forme alors un univers cohérent que l’on a hâte de suivre dans la dernière partie de cette trilogie Demon Wars.
Demon Wars Tome 2 : L’esprit du démon, écrit par R. A. Salvatore. Aux éditions Milady, 680 pages, 12.90 euros. Parution le 8 juillet 2016.