Caractéristiques
- Auteur : Mark Lawrence
- Editeur : Bragelonne
- Date de sortie en librairies : 20 septembre 2017
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 504
- Prix : 25€
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- Note : 8/10 par 1 critique
L’un des meilleurs premiers tome de cette année, côté fantasy
Après avoir su se démarquer avec deux trilogies très remarquées, L’Empire brisé et La Reine rouge, Mark Lawrence nous revient avec une nouvelle saga intitulée Le livre des anciens. Ce premier tome, Sœur Écarlate, paru aux éditions Bragelonne, intervient comme un nouveau départ pour l’auteur, habitué aux grandes épopées qu’il est. Sans non plus se réfugier dans le roman intimiste, faudrait pas pousser trop loin, nous allons voir que l’écrivain a su donner à son style un véritable second souffle, et que cela accouche d’une histoire qu’on a dévoré.
Au couvent de la Mansuétude, on forme des jeunes filles à devenir des tueuses. Dans les veines de certaines coule le sang ancien, révélant des talents presque disparus depuis que les Anciens ont accosté sur le rivage d’Abeth. Mais les maîtresses de la lame furtive ne mesurent pas ce dont elles ont hérité à l’arrivée de Nona, une enfant de huit ans qui a déjà du sang sur les mains. Ayant échappé à la potence, elle est recherchée par de puissants ennemis aux mystérieux desseins. Et au cours de son apprentissage de la voie de la lame, elle est rattrapée par les secrets d’un passé violent. Tandis qu’un soleil mourant se lève sur l’Empire, Nona devra affronter ses démons et devenir une redoutable guerrière si elle veut rester en vie…
Comme vous pouvez le constater, Sœur Écarlate se présente comme un récit initiatique, qui prend place dans un lieu que l’on doit rapprocher d’une école d’apprentissage. Endroit classique de la littérature fantasy, ce genre d’établissement n’a plus grand chose pour nous surprendre, par contre la manière de s’emparer du concept est assez ingénieuse. De manière assez surprenante, tant il ne nous a pas spécialement habitué à cela, Mark Lawrence construit une véritable toile constituée de relations humaines. Nona est au centre de celle-ci, et va se nouer toutes sortes d’accointances, plus ou moins sympathiques. L’auteur se tue à a tâche : il cherche à assurer un socle sur lequel peut venir s’appuyer toute une foule de problématiques que l’on sent surgir, au fil d’indices peut être un peu trop voyants, mais qui fonctionnent très bien.
Lieu fermé, mais destins ouverts
Ce n’est pas parce que la majorité de l’action de Sœur Écarlate se déroule dans un lieu fermé, que le récit manque de dimension. Très loin de là. Tout d’abord, les passages d’apprentissages sont saisissants, et l’on suit avec un grand intérêt les progrès des personnages. Alors que l’on se trouve un rythme de croisière un peu ronronnant, Mark Lawrence opère un chamboulement qui signifie à quel point sa vision est claire, ne souffre d’aucune crainte de perdre le lecteur. On change de protagoniste, sans pour autant que l’on ne comprenne de suite le but de cette manœuvre. Pour les réponses, il faudra avancer dans l’histoire, mais pendant ce temps l’auteur prend soin de compléter nos connaissances sur le fameux Empire. L’enfant que nous rejoignons est en bien mauvaise posture, de telle sorte que nous nous emparons de cet univers dans une grosse adversité.
Il faut préciser que Sœur Écarlate ne s’inscrit pas dans une pure fantasy. En nous présentant un monde différent, telle une planète à découvrir, Mark Lawrence sait ce qu’il fait : il justifie son univers, et lui adjoint une sensation de science fiction, lointaine mais pas anodine. Roman sombre, d’une grande violence physique (certains passage vous mettront mal à l’aise, c’est l’effet recherché), dévoilant un champ des possibles qui ne fait qu’émettre de belles promesses pour la suite, ce premier tome est l’un des plus savoureux qu’on ait lu depuis un bout de temps.