[Critique] M.O.R.I.A.R.T.Y T1 – Duval, Pécau, Subic

Caractéristiques

  • Auteur : Fred Duval, Jean-Pierre Pécau, Stevan Subic
  • Editeur : Delcourt
  • Collection : Neopolis
  • Date de sortie en librairies : 29 juillet 2018
  • Format numérique disponible : Oui
  • Nombre de pages : 64
  • Prix : 15,50€
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Une rencontre qui fait des étincelles

L’association est une figure de style qui peut pimenter un univers, que celui-ci soit musical (le fameux « featuring »), vidéoludique (on peut citer l’Action-RPG) ou du domaine de la bande dessinée. On a croisé beaucoup de tentatives, dans le neuvième art, souvent autour de Lovecraft, des grandes figures classiques ou de la culture pop. On peut, bien évidemment, citer la collection 1800, aux éditions Soleil, qui a notamment vu Van Helsing croiser Jack l’éventreur. Tout un programme, qui a pu parfois accoucher de bonnes histoires. Le diptyque M.O.R.I.A.R.T.Y, qui paraît aux éditions Delcourt (Janski BeeeatsSérum) , peut-il être ajouté aux réussites ?

Dans une fumerie d’opium londonienne, un véritable monstre surpuissant est mis à terre par la police. Sept balles dans le corps n’ont pas suffit pour le tuer, mais il est hors d’état de nuire. Au club Diogène, un enquêteur très pertinent, et son partenaire, contrecarrent les plans machiavéliques joueur de cartes, pas aussi humain qu’il en a l’air. Ce soir-là, l’alter ego du monstre sortira indemne de l’hôpital, et l’enquêteur sera chargé d’une nouvelle affaire. Ils s’appellent respectivement docteur Jekyll et Sherlock Holmes. Et, au-delà de cette dualité surprenante, l’ombre du génie du crime plane. Oui, celle de Moriarty.

M.O.R.I.A.R.T.Y Tome 1 parvient à installer un univers qui avait tout pour s’avérer piégeux. C’est, d’ailleurs, la plus grande réussite de cette première moitié de récit : elle s’installe dans un Londres que l’on digère facilement, et ce n’était pas gagné. En effet, les scénaristes Fred Duval et Jean-Pierre Pécau (Jour J Tome 28) sont assez expérimentés pour voir venir les embûches, et s’en servir pour mieux construire une intrigue finalement assez limpide. Hors de question de faire perdurer le mystère autour de la double personnalité du Docteur Jekyll, même si la découverte du phénomène est évidemment un moment clé de cette bande dessinée. D’ailleurs, le monstre devient une menace, plus qu’un personnage développé. Vous avez peur d’un déséquilibre ? Pourtant il n’en est rien car, et l’on ne peut trop détailler sous peine de spoiler, car l’état du pauvre homme sert totalement le scénario. Et l’objectif des antagonistes…

L’univers steampunk est pertinent

M.O.R.I.A.R.T.Y Tome 1 n’est pas sous-titré Empire Mécanique pour rien. Oui, Sherlock Holmes évolue dans un univers très steampunk, et quelques codes du genre sont respectés. Robots, montgolfière, on a droit à quelques ficelles assez classiques, mais le mélange se révèle assez goûtu pour séduire. Clairement, l’enquêteur a beau être sur-exploité, que ce soit au cinéma, le jeu vidéo ou autres, on ne peut que constater qu’il est une silhouette qui se fond parfaitement dans ce genre de décor. Aussi, on apprécie l’écriture du personnage, et les quelques allusions bien senties à ses expérimentations peu recommandables, dans le domaine des drogues. Cela n’a rien de révolutionnaire, mais le parallèle avec les besoins du Docteur Jekyll, afin de retarder son épouvantable transformation en Mister Hyde, est plutôt bien senti.

M.O.R.I.A.R.T.Y Tome 1 est dessiné par Stevan Subic, que nous connaissions pour L’ombre d’antan. Son style est toujours aussi particulier, et nul doute qu’il divisera les lecteurs. On peut tout autant apprécier le souci du détail, que regretter une mise en scène assez plate. Une affaire de goût donc, mais on ne peut que souligner ce petit côté intriguant. D’autres éléments sont plus indiscutables, comme cette volonté de ne pas atténuer une certaine violence graphique. Pour les besoins du développement de l’intrigue, et de la menace qui explosera dans le second tome, il fallait démontrer la surpuissance de Hyde. Et disons qu’elle est… déchirante. Voilà qui lance bien ce diptyque, que l’on pourra qualifier d’honnête.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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