Caractéristiques
- Auteur : Arata Miyatsuki, Shigure Kondo
- Editeur : Delcourt Tonkam
- Date de sortie en librairies : 28 novembre 2018
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 192
- Prix : 7,99€
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- Note : 8/10 par 1 critique
Une suite qui fait plus que confirmer
Parmi les bonnes surprises manga de la rentrée 2018, le premier volume de Signal 100 figurait en bonne position. Il faut dire que cette bande dessinée, publiée au Japon dans le magazine Young Animal (Berserk, Step Up Love Story, bref pas mal de séries solides), a tout pour nous plaire. Une problématique efficace, de la violence exacerbée mais pas gratuite, une galerie de personnages qui inspirent la méfiance, et un huis clos bigrement anxiogène. Ce second tome, paru chez Delcourt Tonkam (Barbara : Intégrale, Diver) parvient-il à solidifier ce constat réjouissant ? Oui, très clairement.
Vous vous en serez doutés : l’histoire de Signal 100 Tome 2 prend la suite directe du premier volume. Ainsi, nous ne pouvons que vous conseiller d’avoir lu les événements précédents, sous peine d’être totalement largués. On retrouve cet univers particulièrement sombre, mais dont le fond n’est pas irrationnel, loin de là. Retour, donc, en plein lycée privé Seishin. La classe de Première C est bloqué dans l’établissement, prise au piège par le désormais suicidé M. Shimobe, professeur poussé à bout par des élèves plus que turbulents. Alors que la nuit est tombée, le groupe de survivants sait, désormais qu’ils sont soumis à une hypnose pour le moins cruelle : certaines actions, qui leurs sont inconnues, les poussent à se tuer. Et ce jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un.
Sombre et grand-guignolesque
Signal 100 Tome 2 va pousser le récit vers un sommet dramatique, qu’on imagine en forme d’amuse-bouche pour les deux derniers volumes (la série est terminée, elle en compte quatre). C’est dans cette situation critique que les caractères vont se révéler au grand jour. Wada, voyou dangereux, manipule ses collègues afin de tuer l’une des leurs, action qui pourrait tous les sauver. Seulement, l’une des élèves va refuser de participer à cette solution cruelle. C’est ce qui sera, dans ce tome, le point de départ vers une deuxième vague de souffrance. Car M. Shimobe, très prévoyant, a organisé des sortes de jeux avant sa mort, qui peuvent permettre à la classe de s’en sortir (presque) indemne. Sous forme d’hologramme, bien moins sympathique que celui de Mélenchon (encore que), il leur dévoile de nouvelles règles : il va falloir trouver des enveloppes. Dans celles-ci, deux cas de figure. L’une d’elle est à ajouter aux actions qui déclenchent le suicide.
Signal 100 Tome 2 réussit, avec un certain brio, à utiliser la problématique afin de fouiller personnages et thématiques. Sans trop vous en dévoiler, sachez qu’il est question de harcèlement scolaire, et du genre éprouvant. Le jeu de M. Shimobe, d’une cruauté infinie, trouve ainsi un écho dans le passif monstrueux de certains élèves. Loin de justifier leur punition mortelle, ce serait grotesque, l’auteur Arata Miyatsuki (Perfect Crime) souligne une certaine fatalité : la violence engendre la violence, qui engendre la violence, etc. Aussi, la tonalité est au grand-guignolesque, un fait très bien accompagné par les dessins de Shigure Kondo, toujours aussi friand de visages déformés, et capable d’installer une mise en scène fluide. La toute fin relance, avec une sacrée audace, le concept. Voilà un tome supérieur au premier, qui ne fait que nous confirmer son potentiel. Espérons que la suite soit dans les même niveaux de qualité…