Caractéristiques
- Auteur : Stéphane Louis, Sébastien Lamirand
- Editeur : Soleil
- Collection : Androides
- Date de sortie en librairies : 9 janvier 2019
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 56
- Prix : 14,95€
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- Note : 7/10 par 1 critique
Une deuxième saison qui débute sur des chapeaux de roue
La très précieuse maison d’édition Soleil (Spider, Kraken) avait prévenu : le rythme de parution des différentes itérations de la série Androides est soutenu. Celle-ci se pense en saisons et, après la première, couronnée d’un certain succès, voilà que la seconde débute avec Androides Tome 5 : Synn. Rappelons ici que le principe s’articule autour d’histoires inspirées par les trois lois de la robotique, imaginées par Isaac Asimov. Et chaque album est l’occasion, pour de nouveaux auteurs, de s’exprimer sur ce thème. Ce qui assure une tonalité sans cesse renouvelée.
Dans un monde hostile à l’extrême, où la vie est une lutte de tous les instants, une androïde va se retrouver obsédée par une notion qu’il lui est impossible d’expérimenter : la mort. Comment savoir que l’on vit, que l’on a une âme, comme les prédécesseurs humains disparus, si l’on ne peut mourir ? Et si ce qui faisait de l’homme un être singulier était sa mortalité ? Synn l’androïde en est convaincue et elle va tout mettre en œuvre pour réussir à faire ce que son corps lui refuse : mourir. Et pour cela, Synn l’androïde a un plan: devenir humaine.
La mort est-elle plus désirable que l’immortalité ?
À la lecture du pitch d’Androides Tome 5 : Synn, on s’attendait à un récit assez philosophique. Et, au final, on a bel et bien cette tonalité, ce questionnement quasiment permanent quant à la condition de la fameuse Synn. Comme le sous-titre le précise, le récit s’intéresse à un personnage en particulier, et celui-ci est de suite décrit dans toute sa superbe… et ses doutes. C’est, indéniablement, ce qui nous saute le plus aux yeux dans cette histoire signée Stéphane Louis (Mon père ce poivrot, Seul survivant) : la science fiction et, finalement, le principe même de la série, servent de terreau à l’analyse fondamentale de ce qu’un androïde peut bien ressentir face à ce que sa nature lui refuse. Un thème assez puissant, qui aurait peut-être eu besoin d’encore plus de pages pour être traité de manière plus définitive, mais qui a le bon goût d’emporter le spectateur avec lui. Cette Synn nous interroge directement, nous et nos fantasmes d’immortalité : vaut-elle vraiment le coup ?
Androides tome 5 : Synn déploie bien des sentiments, de l’action au drame le plus touchant (ah, ces dernières pages…). L’auteur s’amuse aussi avec le paradoxe que lui offre la planète sur laquelle s’écrase le vaisseau de Synn. Avec son univers qui utilise un peu plus les codes (notamment le bestiaire) de l’heroic fantasy que de la science fiction, l’histoire dépasse toute frontière d’une représentation ultra-moderne, afin de permettre au propos d’exister. Bien entendu, la globalité garde une saveur SF, de par la nature même du devenir de l’androïde, mais on apprécie cette volonté de remuer les codes visuels. Cela s’accompagne par des dessins (toujours par Stéphane Louis) qui rendent bien l’énergie des mouvements, et de belles couleurs éclatantes signées par Sébastien Lamirand (déjà à l’œuvre sur Androïdes Tome 2) Seule petite ombre au tableau : l’ensemble est assez bavard, et le lettrage s’avère assez petit. Mais qu’importe, cela ne modifie pas notre point de vue : la seconde saison d’Androides débute d’une bien belle façon.