Caractéristiques
- Titre : La Passerelle des damnées
- Auteur : Christine Féret-Fleury, Fabien Fernandez, Charlotte Bousquet
- Illustrateur(s) : Ian Jepson
- Editeur : Milan Editions
- Collection : Imagiers A Toucher
- Date de sortie en librairies : 12 février 2025
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 288
- Prix : 16,90 euros
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- Note : 6/10 par 1 critique
Écrit à six mains par trois auteurs reconnus dans le domaine de l’imaginaire, Christine Féret-Fleury, Fabien Fernandez et Charlotte Bousquet, La Passerelle des damnées est un roman en un seul tome, se démarquant ainsi de bon nombre de séries young adult fantastiques contemporaines. Publié aux éditions Milan, il mêle ambiance paranormale et réflexion sur les traumatismes d’enfance.
Un huis clos surnaturel young adult
Le soir d’Halloween, des voyageurs se retrouvent sur une aire d’autoroute, bloqués par une tempête de neige d’une rare violence. Parmi eux, trois adolescents, Maxance, Nadia et Hadrien. Ils ne se connaissent pas mais ont en commun un passé douloureux et traumatique. Alors que la tension monte dans la station-service bondée, d’étranges phénomènes commencent à se produire…
Avec ce scénario alléchant, La Passerelle des damnées plonge assez vite dans le fantastique et offre au lecteur un décor mystérieux, l’aire d’autoroute abritant un musée abandonné consacré à l’histoire des sorcières au Moyen-Âge. Ce lieu chargé de mystère devient propice à des manifestations surnaturelles, les esprits de l’histoire se confrontant aux fantômes du passé de nos trois protagonistes…
Sorcières et démons intérieurs
Le roman combine habilement introspection psychologique et péripéties horrifiques, à travers une écriture chorale. Chaque chapitre est consacré à l’un des trois héros, en focalisation interne, et l’on en apprend plus sur eux, au fur et à mesure qu’ils progressent dans le musée abandonné. La plume est efficace mais sensible, divertissante quand il le faut, et profonde lorsqu’il s’agit d’analyser l’histoire des personnages.
Les chapitres sont plutôt courts et l’écriture addictive, mais les auteurs savent également prendre le temps de proposer une réflexion plus intime sur les blessures d’enfance. Bien que le roman ne propose pas de trigger warnings – sa couverture plutôt effrayante réalisée par Ian Jepson permettant aisément de comprendre le potentiel horrifique du récit – les thématiques abordées sont très sombres : harcèlement, violence, troubles du comportement alimentaire… Les démons de l’histoire ne sont donc pas uniquement fantastiques, mais bien réels, et s’opposent avec force aux valeurs mises en avant par le roman : l’amitié et l’entraide.
Horreur et suspense
La dimension horrifique de La Passerelle des damnées est plutôt bien menée, certaines scènes faisant vraiment froid dans le dos. Les descriptions sont graphiques et assez violentes, et les auteurs utilisent une imagerie macabre composée de monstres, de squelettes ou de chiens démoniaques. Bien sûr, il s’agit d’un roman écrit pour les adolescents, mais il est tout de même conseillé à partir de 15 ans, ce qui lui permet de procurer au lecteur une bonne dose de frissons.
L’histoire comporte de nombreux rebondissements, les personnages se retrouvant confrontés à des épreuves tout au long de leur parcours, et les dialogues réguliers fluidifient grandement la lecture. On regrettera cependant qu’en axant principalement le récit sur l’action, certains aspects de l’intrigue – notamment celle des sorcières – soient moins développés que d’autres, malgré leur potentiel prometteur. Enfin, si la construction du roman se révèle parfois un peu répétitive, en alternant systématiquement les points de vue de ses personnages, elle bénéficie d’un très bon sens du rythme, qui maintient en haleine jusqu’au dénouement.
La Passerelle des damnées est donc un roman young adult divertissant et original, mêlant astucieusement dimension horrifique et psychologique. Efficace et addictif, même si par instants inabouti, il fera passer un bon moment de lecture aux jeunes amateurs de frissons et de sensations fortes.
