[Critique] Les naufragés du Commonwealth T1 – Peter F. Hamilton

image tome 1 les naufragés du commonwealthUn Peter F. Hamilton au rythme nouveau

Au rayon Science Fiction, nous n’avions jamais abordé un auteur pourtant brillant : Peter F. Hamilton. Grand spécialiste du soap opera, qui a à son actif quelques sagas couronnées de succès (L’aube de la nuit, Dragon déchu), l’auteur est pourtant, actuellement, l’un des plus importants de ce genre si particulier. Lorgnant volontiers vers ce que les habitués appellent la « Hard SF« , Hamilton développe un style dense, fruit d’un travail de préparation impressionnant, poussant les univers dans leurs moindres détails. Cette fois-ci, les éditions Milady (Deus Ex : Black Light, Les fortunes de l’espace : romans du Secon Age Stellaire) ressortent, au format poche, une de ses plus belles réussites, le cycle Les naufragés du Commonwealth, ici le tome 1 : L’abîme au-delà des rêves.

Les naufragés du Commonwealth T1 prend place dans la vision d’ensemble de son auteur, plus précisément juste après le cycle La saga du Commonwealth, et quelque part pendant celui du Vide. On s’intéresse à Nigel Sheldon, qui part en expédition vers le fameux Vide, un trou noir gigantesque, construit de toutes pièces quelques milliards d’années auparavant. Son arrivée sur Bienvenido va le surprendre car, sur place, il y trouve les descendants d’équipages ayant quitté le Commonwealth voilà des centaines d’années. Sheldon va surtout débarquer en plein affrontement, car les terribles Fallers font des dégâts. Outre son goût du sang, cette menace pourrait aussi s’avérer utile dans le but de détruire le Vide, une bonne fois pour toutes.

De la science fiction qui tourne à l’horreur

Comme souvent avec les œuvres qui prennent la suite d’autres cycles, il faut de suite préciser qu’il est conseillé d’avoir parcouru les deux cycles cités dans le paragraphe précédent. Les naufragés du Commonwealth T1 peut très bien se lire pour les nouveaux-venus, mais quelques éléments du récit dévoilent, et c’est bien évident, beaucoup des faits intervenus plus tôt. Aussi, on ne peut que mieux savourer l’intervention de Nigel Sheldon (et d’autres) en connaissant déjà l’œuvre de Peter F. Hamilton. La densité de l’univers, que l’on mesure dès la prise en mains de l’ouvrage (840 pages, tout de même), pourra effrayer, d’autant que la chronologie du Commonwealth, proposée en tout début d’ouvrage, en impose par sa précision. Pourtant, Les naufragés du Commonwealth T1 peut se savourer sans avoir de souvenirs précis des précédentes lectures. Il faudra certes s’accrocher au tout début, mais le développement de l’histoire mène vers une tonalité qu’un tout un chacun pourra capter. L’horreur est de retour chez l’écrivain !

Les Fallers sont sans aucun doute l’une des plus grandes réussites de Les naufragés du Commonwealth T1. Ils apportent une dose de peur bienvenue, et s’avèrent bien plus que les prédateurs spatiaux que la première rencontre construit. Leur gestion est parfaitement calibrée, d’ailleurs c’est le cas de tout ce tome, qui s’avère une introduction terriblement efficace. Peter F. Hamilton sait y imprimer un rythme assez étonnant quand on connaît bien son œuvre, qui débute sur un tempo élevé et finit encore plus haut, et ce sans véritables temps morts, bien aidé par une structure particulièrement habile. On passe de flashbacks en fait présents, on change de point de vue, tout cela sans ne jamais perdre le lecteur au détour d’un chapitre. La saveur steampunk produit aussi son effet, apportant à l’ensemble un charme certain. C’est donc une belle réussite, même si nous appuyons encore sur le fait qu’il est fortement conseillé de ne se lancer dans cette lecture qu’après avoir lu les cycles précédents.

Les naufragés du Commonwealth T1 : L’abîme au-delà des rêves, un roman écrit par Peter F. Hamilton. Aux éditions Milady, 840 pages, 9.90 euros. Paru le 21 avril 2017.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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