Caractéristiques
- Auteur : Matthieu Pinon, Laurent Koffel
- Editeur : Ynnis Editions
- Date de sortie en librairies : 12 septembre 2018
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 160
- Prix : 16,90€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
Pour les curieux du vrai Japon
Le jeu vidéo, le manga, les sushis, tout ça c’est bien beau, mais ça ne nous parle que peu du japonais et de ses coutumes, finalement. Si la passion pour ce pays transpire des événement comme la Japan Expo, il n’est pas question de le nier, on se doit de constater que le Pays du Soleil Levant est au mieux encore méconnu, au pire la cible de clichés éhontés. Pourtant, il existe bien des solutions, afin de se lancer dans le vrai grand bain, tout intimidant qu’il soit. Pour celles et ceux qui parviennent à mettre de côté assez de deniers sonnants et trébuchants, se rendre sur place est bien entendu la meilleure des façons de se confronter au réel, du moins si on ne part pas dans le but de se limiter à Tokyo, et son quartier geeko-otaku Akihabara. Pour les autres, des revues et livres peuvent être une bonne manière de sérieusement s’ouvrir à cette culture fascinante. Est-ce le cas de Téléportation Japon ? Oui, et avec la manière.
Téléportation Japon, édité par Ynnis, ne sort pas de nulle part. Si vous appréciez la culture manga et l’animation nippone, vous connaissez très certainement Coyote Mag, bimestriel de qualité qui paraît depuis 1998. D’ailleurs, si vous êtes du genre lecteurs assidus, les articles rassemblés ici vous rappelleront tous quelque chose. C’est bien normal, puisque cet ouvrage est une compilation des articles parus au sein ce magazine, dans une édition reliée qui met en avant le travail de Matthieu Pinon (à la plume) et Laurent Koffel (à l’appareil photo). Les deux compères signifient ce fait dès l’introduction, la démarche est donc cadrée et sincère. Signalons, tout de même quelques changements dans la forme : la structure en quatre piliers sait se faire claire et limpide, on note la présence d’un lexique salvateur pour le grand public, ainsi que des pictogrammes, histoire de rendre le tout encore plus agréable à la lecture.
Une maquette très réussie, pour des textes passionnants
Téléportation Japon se veut un véritable carnet de voyage, à destination des lecteurs qui ne peuvent se rendre sur place, ou qui préparent leur trip, même si la première catégorie est plus visée. Grâce à l’esprit qui s’en dégage, très pédagogique, mais aussi volontairement fun et décontracté, on est plongé dans le quotidien du peuple japonais. Vous allez découvrir, notamment, que certaines de nos certitudes, voire de nos habitudes, s’avèrent de l’ordre des idées reçues. Non, le sushi n’est pas un aliment du quotidien, et oui il s’accompagne de toute une complexité, dans la préparation ou le savoir-manger, qui en fait autre chose que le produit que l’on consomme dans nos restaurants à volonté lambdas. Non, l’énigme des coquillages (issue de Demolition Man, il y a plus sérieux comme source) n’a pas cours, par contre les WC sont effectivement du genre à faire passer les nôtres pour autant de témoignage de l’Âge de la pierre. Sans ne rien dévoiler du contenu de cet ouvrage savoureux, sachez que chacun des trente thèmes abordés font l’objet d’une précision de traitement assez poussée pour qu’on apprenne mille et un éléments, tout en évitant de nous perdre pas dans des considérations trop pointues. On insiste, le but est aussi de parler à un public de non-connaisseurs.
Les quatre chapitres de Téléportation Japon couvrent une grande partie de la société nipponne. La vie quotidienne, les loisirs populaires, les traditions bien ancrées, font partie de l’aventure. Le dernier chapitre est entièrement consacré à Tokyo, afin d’accompagner un fait que les auteurs ne pouvaient pas ignorer : la capitale est aussi la ville la plus visitée par les touristes occidentaux. On y aborde les quartiers les plus connus des amateurs de culture pop, Akihabara en tête, mais aussi Shinjuku et sa gare, en n’oubliant pas ses 3,2 millions d’usagers quotidien. La folie. Le résultat global est à la hauteur de la mission que les deux auteurs se sont fixés : la maquette se révèle propre et fichtrement efficace, tout en laissant une place de choix aux photographies, toutes proposées dans une résolution optimale. Certes, on aurait préféré une couverture cartonnée, histoire de donner à ce bel objet une finition encore plus agréable, mais l’on se contente largement de la forme actuelle. Passionnant de bout en bout, l’ouvrage est à conseiller sans hésiter.