Caractéristiques
- Auteur : Eric Powell
- Editeur : Delcourt
- Collection : Contrebande
- Date de sortie en librairies : 20 juin 2018
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 120
- Prix : 15,95€
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- Note : 7/10 par 1 critique
De la dark fantasy de bien bonne facture
Parmi les bonnes surprises de ces derniers mois, la série Hillbilly, parue chez Delcourt (Dans la Forêt des Lilas, Motor Girl) , tient une place de choix. Après lecture du premier volume, on était sous le charme d’un héros très dark, construit par le biais d’éléments fantastiques, et utilisant une tonalité proche des contes. Le Tome 2, désormais disponible, se devait à la fois de confirmer cette bonne impression, mais aussi de continuer à fouiller l’univers, peut-être un peu moins gâté que l’écriture des protagonistes. Mission remplie ?
Une fois n’est pas coutume, qui dit second volume dit cohérence avec le premier. Si les intrigues donnent l’impression d’être assez éloignées, on remarque tout de même certains points d’accroche, qui seront mieux appréciés si le lecteur maitrise son sujet. Du coup, pour apprécier Hillbilly Tome 2 à sa juste valeur, on conseille de découvrir le premier juste avant. Le concept, lui, s’articule toujours autour de Rondel, un vagabond aveugle, solitaire même s’il partage parfois sa route avec une ourse, et armé d’un hachoir magique capable de pourfendre sorcières et autres créatures malfaisantes. Le lecteur remarquera, de suite, un avertissement, en début d’œuvre. Il nous prévient quant à l’intervention d’une séquence, dessinée en 3D. Si vous avez les lunettes nécessaires (non fournies), il est grand temps de les sortir du placard.
Le bestiaire ne cesse de nous satisfaire
Hillbilly Tome 2, c’est d’abord une retrouvaille avec un concept, aussi limpide que savoureux. Chaque petite histoire débute par « Il y a de nombreuses histoires qui courent à propos de Rondel, le hillbilly errant. En voici une. », ce qui a le don s’installer une véritable légende autour de ce protagoniste aussi mystérieux que physiquement imposant. Pas de doute, ce côté iconique fonctionne à merveille, surtout qu’on fait aussi connaissance avec un bestiaire original. On pensera surtout à la première histoire, laquelle met en scène le Taylipo, créature diabolique qui cherche à se venger de la perte de sa queue, et issue d’un conte folklorique des Appalaches. S’en dégage une ambiance à la frontière de l’horrifique, et toujours aussi fascinante.
On est moins convaincu par la deuxième partie de Hillbilly Tome 2. Bien entendu, cela reste de bonne facture, Eric Powell n’étant pas le premier venu (on lui doit notamment la très bonne série The Goon), mais on se frotte à une ou deux prises de risque pas particulièrement intéressantes. On pense surtout au passage en 3D, que l’auteur assurait lisible, mais que l’on a tout de même bien du mal à déchiffrer. Aussi, la particularité de la forme épisodique peut parfois créer quelques petites anicroches, notamment du côté des partenaires de l’anti-héros. L’ourse apparaît, disparaît, c’est justifié par l’époque du segment mais tout de même : cela peut interloquer. Pas de quoi remettre en cause le grand plaisir que l’on a ressenti à la découverte de cette suite, notamment grâce au style du dessin, changeant mais toujours à-propos. Vivement la suite, d’autant plus que certaines sorcières ici découvertes devraient être abordées plus profondément. Et les magiciennes maléfique à verrues, c’est un plaisir qu’on ne refuse jamais. Tout comme les croquis, en fin de tome.