Caractéristiques
- Titre : 100 films qu'il faut avoir vus
- Auteur : Laurent Delmas
- Editeur : Larousse
- Date de sortie en librairies : 21 septembre 2022
- Format numérique disponible : Non
- Prix : 25 euros
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
Une sélection de films variés mais tournée vers le passé
Le cinéma est divers, multiforme et en constante évolution, et vouloir mettre en exergue cent films qu’il faudrait avoir vus est une entreprise périlleuse, sinon impossible. C’est pourtant la tâche confiée à Laurent Delmas, journaliste, critique et chroniqueur de cinéma sur France inter, président de l’Union des journalistes du cinéma, et également auteur de Cinéma – La grande aventure du 7ème art. Dès l’avant-propos des 100 films qu’il faut avoir vus, publiés cet automne aux éditions Larousse, l’auteur décrit sa démarche avec humilité et précision : il a pioché dans le répertoire cinématographique avec « amour du cinéma et l’absence de certitudes absolues », en se donnant comme contrainte de ne sélectionner qu’une seule œuvre par cinéaste, de respecter les grandes périodes de l’histoire mondiale du cinéma au fil de sa chronologie, et de veiller à maintenir la plus grande diversité internationale possible.
Le panorama des films proposés s’étend de 1895, avec La Sortie des usines Lumières, qui ne dure que 40 secondes, à 2021 avec les Illusions perdues de Xavier Giannoli, mettant en images le roman-fleuve d’Honoré de Balzac. De George Méliès à Bong Joon-Ho, en passant par Charlie Chaplin ou encore Nanni Moretti, une palette immense de genres cinématographiques différents (science-fiction, film burlesque, chronique amoureuse et sociale, western…) nous est présentée.
Si la couverture de l’ouvrage attire immédiatement le regard avec l’affiche du film Dune, de Denis Villeneuve, sorti en 2021, le lecteur ne doit cependant pas s’attendre à y retrouver un grand nombre de films contemporains. En effet, la sélection s’attarde longuement sur les années 50 à 70, avec pas moins de 39 films cités sur les 100 proposés, et il faut attendre le 83ème film pour arriver aux années 90. Certains « classiques » sont évidemment présents, mais Laurent Delmas ne se contente pas de citer des succès commerciaux, ni les films les plus connus de leurs réalisateurs. Comme une sorte de mea culpa, et afin de prévenir les éventuelles déceptions, il propose d’ailleurs une deuxième liste de longs-métrages cultes, « Les 100 autres », à la fin de l’ouvrage.
Des analyses intéressantes faisant la part belle aux aspects techniques du cinéma
Pour chaque film choisi, un synopsis est proposé, ainsi qu’une brève analyse de sa mise en scène, de sa place dans l’histoire du cinéma, et des innovations techniques qu’il a parfois apportées au 7ème art. Nous conseillons aux lecteurs qui ne connaîtraient pas les films proposés d’être vigilants : certains passages en spoilent parfois le contenu et la fin, ce qui peut être préjudiciable pour une découverte ultérieure du film.
L’ouvrage propose quelques anecdotes de tournage et consacre une place non négligeable aux aspects techniques du cinéma : ainsi, il nous parle tantôt de la photographie, tantôt de la lumière ou du casting. Il n’oublie pas non plus de citer les chefs opérateurs ou les compositeurs de bandes originales. Avec érudition, mais en essayant toujours de rendre accessibles ses connaissances, Laurent Delmas nomme les apports de chacun à cet art mouvant qu’est le cinéma. Naissance du montage alterné, premières cascades ou encore utilisation du plan-séquence, tout est passé au peigne fin.
En complément de ces analyses, un encart plus restreint et immédiatement repérable en bas de page présente une anecdote supplémentaire. Elle peut concerner le réalisateur, les éventuels remakes d’un film, ou encore opérer un parallèle avec d’autres cinéastes qui auraient traîté le même thème que le long-métrage présenté.
Un beau livre à offrir aux amateurs du 7ème art
100 films qu’il faut avoir vus est un très bel objet-livre qu’il est agréable d’avoir dans sa bibliothèque en tant que cinéphile, ou que l’on peut offrir à un amateur de cinéma désireux d’en apprendre davantage sur son histoire et ses classiques. La mise en page aérée et le choix d’un papier glacé épais rendent la lecture très confortable et fluide.
Chaque film présenté dispose d’une double page qui lui est entièrement consacrée, avec de magnifiques illustrations auxquelles le grand format de l’ouvrage rend pleinement justice. Il s’agit, pour la grande majorité, de photographies tirées des films et non d’affiches, ce qui est d’autant plus appréciable qu’elles illustrent souvent de manière pertinente les arguments présentés dans les analyses de Laurent Delmas. Souvent en noir et blanc, puisqu’une grande partie des films choisis précède l’apparition du cinéma en couleurs, ces clichés sont mis en valeur par l’élégante police d’écriture blanche et le fond également noir des pages.
100 films qu’il faut avoir vus est donc un bel ouvrage créé par et pour les passionnés de cinéma. S’il ne prétend pas proposer une liste exhaustive de chefs-d’œuvre ni en analyser le contenu de manière approfondie, il est là pour donner au lecteur l’envie de découvrir une sélection variée de longs-métrages et d’élargir sa culture cinématographique. Une belle idée cadeau à l’approche des fêtes de fin d’année !