[Critique] Alien : hors des ombres – Tim Lebbon

image alien hors des ombresLe xénomorphe terrorise aussi sur papier

Cela fait un moment que la licence Alien a dépassé le cadre du cinéma, l’univers étant devenu l’un des tout premiers à pouvoir se vanter d’être véritablement transmédia. Un développement qui l’a vu débarquer sur les rivages du jeu vidéo (Alien Trilogy, Alien : Isolation), de la bande dessinée (Alien : Absolution, Aliens la série originale : 30ème anniversaire), mais aussi de la littérature, avec des ouvrages parfois méconnus (Alien : le rapport Weyland-Yutani). Il ne manque plus que la série, et le xénomorphe aura envahit une très grande partie de la culture. A l’occasion de cet article, nous abordons Alien : hors des ombres, aux éditions Huginn & Muninn (Star Wars : tout Dark Vador, Geek-Art) premier roman d’une trilogie canonique, à comprendre qui se déroule au sein de la chronologie officielle des épisodes cinéma.

Alien : hors des ombres prend place entre le premier et le deuxième film, ce qui constitue un choix plutôt courageux tant on sait que cette fenêtre offre quelques possibilités tout en imposant une cohérence avec le film signé James Cameron. Le livre s’ouvre sur le Marion, alors que son équipage doit faire face aux très difficiles conditions de vie d’une mission à destination des mines d’une planète pour le moins hostile. Les rapports humains pâtissent de lieux de vie restreints, mais aussi de conditions climatiques alarmantes. Mais l’équipage du Marion va devoir faire face à un danger bien plus mortel, du genre à avoir le sang à l’acidité bouillante, car au retour les miniers ne ramènent pas que le fruit de leur travail. Alors que la situation est hors de contrôle, ils n’ont qu’un seul espoir, et son nom est bien connu des fans d’Alien : Ellen Ripley.

Il faut d’abord signaler un élément important : on se doute que vous avez vu Alien, ce gigantesque chef-d’œuvre signé Ridley Scott, mais tout de même on se doit de signaler que, si ce n’est pas le cas, vous devez absolument aller vous le faire projeter sur votre écran plat. C’est un ordre, car pas mal de passage  de Alien : hors des ombres font directement appel aux connaissances du lecteur concernant ce film, ce qui s’y passe et ce qui y est sous-entendu. Une fois que vous aurez pris vos précautions, vous pourrez alors vous plonger dans un récit très sérieusement mené par Tim Lebbon, un auteur que l’on découvre à cette occasion. Et cette rencontre s’est plutôt bien déroulée, l’écrivain semble à l’aise avec l’exercice d’appropriation d’un univers, et livre une histoire bien dans la tonalité de ce que les connaisseurs peuvent attendre. Certains passages provoquent cette intensité que l’on est en droit d’attendre, avec par contre une baisse de régime maîtrisée en plein milieu.

Un roman qui mise beaucoup sur le rythme parfois trépidant

Alien : hors des ombres est ce genre de roman qui se lit facilement et rapidement, qui mise beaucoup sur la tension issue d’un rythme. C’est peut-être ce qui pourra un peu déplaire sur quelques segments, où l’action est clairement mise en avant au détriment d’une construction précise. Sans ne rien spoiler, écrivons que, par exemple, certains passages de cache-cache prennent beaucoup de place, sans que l’intérêt ne soit décuplé par un développement des personnages optimum. Mais attention, cette retenue n’enlève rien à la qualité globale de l’ouvrage qui, malgré ces petits errements, résulte sur une véritable satisfaction, notamment dans les quelques développements en lien avec la Weyland-Yutani Corporation et, même, l’intervention d’éléments développés dans l’injustement boudé Prometheus.

Belle réussite de cet Alien : hors des ombres, la claustrophobie de certains instants est palpable, et le dernier quart du récit créé des moments de suspens assez puissants. Au final, on est agréablement surpris par la capacité de Tim Lebbon à capter l’essence même de la série Alien et, même si on évite tout spoiler, sachez que le personnage de Ripley est loin, très loin d’être traitée comme un passage obligé. Alien : hors des ombres se justifie, évite le piège du fanservice forcené, et nous donne envie de découvrir la suite de cette trilogie au plus vite.

Alien : hors des ombres, un roman écrit par Tim Lebbon. Aux éditions Huginn & Muninn, 328 pages, 16 euros. Sortie le 16 septembre 2016.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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