Caractéristiques
- Auteur : Toru Oikawa
- Editeur : Delcourt Tonkam
- Collection : Borderline
- Date de sortie en librairies : 3 janvier 2018
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 192
- Prix : 7,99€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 6/10 par 1 critique
Des vers, et des pas mûrs
Le zombie dans les mangas, c’est toute une histoire ! Mais, ici, c’est un véritable sous-genre qui nous intéresse : le mort-vivant qui débute sa longue et dangereuse marche… au sein d’un environnement scolaire. Si vous appréciez la culture nippone, dans sa grande diversité, vous connaissez peut-être Highschool Of The Dead, qui mélange la figure horrifique à une tonalité très fan service. Si Infestion, aux éditions Delcourt Tonkam (Gantz G Tome 1) , ne se destine sans doute pas à un retentissement aussi puissant que l’œuvre précédemment citée, écrivons qu’il en parcourt certaines routes, tout en évitant certains pièges.
Infestion Tome 1 débute alors que Haruki Amamiya se fait enfermer, par jeu, dans la réserve de son lycée, afin de provoquer un rapprochement avec Satsuki Samidare. Seulement, le jeune homme n’aura pas le temps de comprendre ce qui lui arrive avant de se voir retenu avec Kirara Isonami, une autre élève, dont le caractère bien trempé en fait une compagnie pas spécialement agréable. Étrangement, la plaisanterie s’éternise. Pire : les jours passent, et personne ne vient les délivrer, même si des bruits inquiétants se font entendre. Les deux adolescents trouvent enfin un moyen de prendre la poudre d’escampette, mais ils vont bien vite comprendre que la situation est plus qu’alarmante. En effet, leur lycée est pris d’assaut par des monstres en décomposition : les « porteurs »…
Infestion Tome 1 se lit comme une œuvre de pure exploitation. Clairement, le mangaka Toru Oikawa, que nous découvrons à cette occasion, ne cherche pas à réinventer la roue, mais à assurer un spectacle distrayant. C’est en partie réussie, notamment grâce à un rythme qui va tambour battant, et quelques situations qui réussissent à nous impliquer. Par exemple, et sans être bien original dans le traitement, le passage lié à l’héroïsme d’un certain personnage (n’ayez crainte, pas de spoils !) pourra émouvoir, et même faire réfléchir quant à cette valeur, évidemment remise en cause dans un tel cas de figure. Aussi, on apprécie le côté survival, qui a évidemment beaucoup à voir avec celui, devenu incontournable, de Walking Dead. On retrouve cette sensation que n’importe qui peut succomber, même si, pour le moment, on remarque un certain manque de surprise de ce côté.
Un peu trop de fan service, mais une qualité de dessin intéressante
On a eu un peu plus de mal avec le côté fan service d’Infestion Tome 1. Certes, il n’est pas poussé à un paroxysme véritablement malaisant, loin de là, mais il fait vraiment forcé. Si l’on peut rigoler, de bon cœur, quant à la tenue de Kirara Isonami, d’ailleurs on sent que l’auteur s’amuse de sa situation, certaines cases font too much. Heureusement, on est plus convaincu par les porteurs, dont on aime le concept. Ici, point de corps en grande décomposition physique, mais des vers. Des kilos de vers. Lesquels s’échappent des yeux, de la bouche… et se déversent sur les victimes d’assaut. C’est plutôt original, et si la présence de la pupille des infestés peut faire tiquer, l’apparence reste intéressante. Bien entendu, on attend que le scénario puisse, à l’avenir, nous donner tous les détails concernant ces transformations, pour l’instant aussi soudaines que mystérieuses.
Mais la plus grande force d’Infestion Tome 1 est sans aucun doute la qualité de ses dessins. Que ce soit du côté du character-design, certes très classique mais, vous connaissez l’adage, efficace, ou de celui de la mise en scène, le mangaka fait preuve d’un beau talent. Au final, si notre curiosité est indéniable, on se demande bien ce que la suite nous réserve, on ne peut s’empêcher de penser que ce premier volume aurait pu gagner en mettant de côté un fan service pas toujours bien pesé. Mais tout de même, la suite de ce manga horrifique, et un chouïa romantique, est surveillée du coin de l’œil.