Caractéristiques
- Traducteur : Jean-Baptiste Flamin
- Auteur : Collectif
- Editeur : Mana Books
- Date de sortie en librairies : 5 décembre 2019
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 448
- Prix : 39,90€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
L’Art de Street Fighter, un artbook qui déborde de matière
Avec L’Art de Street Fighter, le décidément précieux Mana Books (dont un autre artbook immanquable, consacré à Sonic, fait aussi l’actualité) continue de sortir l’artillerie lourde en cette fin d’année 2019. On ne va pas vous faire l’affront de vous présenter celui que l’on surnommait tous « Street » à la cour de récré, mais il faut tout de même souligner que cela fait exactement trente-deux ans que la licence règne en maîtresse sur les jeux de combat. Bon, même s’il est vrai que le tout premier opus n’était pas vraiment considéré comme une réussite, même à l’époque de sa sortie. La saga de Capcom trône en compagnie des plus grandes oeuvres du jeu vidéo, et il fallait bien un artbook digne de sa dimension. Réjouissez-vous : il est disponible, et nous l’abordons aujourd’hui.
Tout d’abord, sachez que L’Art de Street Fighter est un beau livre tout ce qu’il y a de plus officiel. D’ailleurs, l’équipe responsable du design, chez Capcom, a participé à cet ouvrage. Celui-ci se présente dans un écrin aussi solide que le poing de Sagat : 428 pages, pour des dimensions de 218 x 304 mm. Du coup, vous pouvez vous rassurer : les artworks ont la place nécessaire pour s’étendre à leur juste besoin. On a bien quelques commentaires de schéma à la typo très petite, mais rien de bien gênant. Si l’on débute par la forme, c’est parce qu’elle nous marque de prime abord. Elle donne du poids à la lecture, dans tous les sens du terme, et cela contribue à faire prendre conscience du travail phénoménal qui a été effectué par les différents artistes.
Les artistes, justement, se devaient d’être mis à l’honneur dans L’Art de Street Fighter. C’est le cas, à tel point que les chapitres s’agencent autour d’eux, et non des jeux, ni des périodes. Ils sont des dizaines à avoir participé activement à l’aventure, de l’incontournable Akiman (de son vrai nom Akira Yasuda, auteur de tous les designs de Street Fighter 2) au non moins talentueux Shinkiro (que les fans de SNK connaissent bien). Non seulement de par le regroupement des travaux, ce qui prend toujours plus de temps que ce qu’on peut croire, mais aussi de contributions écrites. Ainsi, la majorité des artwork est accompagnée d’un commentaire, qui peut parfois contenir une anecdote croustillante, ou un conseil pour découvrir un détail passé inaperçu. Bien entendu, le séreux de Mana Books n’étant plus à prouver, l’entièreté des textes est traduit en français par Jean-Baptiste Flamin, que l’on retrouve après son très bon travail sur Akira Toriyama : Dragon Quest Illustrations.
Un ouvrage aussi imposant qu’essentiel
L’Art de Street Fighter est paru, au Japon, pour les vingt-cinq ans de la sortie du premier opus. Les travaux vont donc jusqu’à Street Fighter x Tekken, sorti en 2012. Et un quart de siècles de travaux, qu’ils soient préparatoires, officiels ou effectués autour d’autres événements (pub, couverture de Famitsu, timbres, etc), ça fait beaucoup de matière. De quoi non seulement en prendre plein les mirettes (on est on ne peut plus fan d’Akiman, et d’autres comme Bengus se débrouillent très bien), mais aussi se rendre compte de l’évolution de certains traits. Ce qui saute aux yeux, c’est un design qui se pense en fonction du style de l’épisode. Les personnages de Street Fighter 2 se présentaient avec des carrures plus développées que ceux de Street Fighter 3. Ce dernier étant plus tactique, plus fin (et plus exigeant) que son prédécesseur, la logique est alors visuelle. Signalons ici que vous ne trouverez nulle trace du film avec Jean-Claude Van Damme, ouf.
La lecture de L’Art de Street Fighter s’avère des plus agréables, certains dessins nous ont même fait stationner de nombreuses minutes. Comme celui s’étalant sur la double page 90-91, et qui rassemble des dizaines de personnages issus des jeux Capcom. Enfin, ce beau livre nous réserve une partie consacrée à des interviews (six, pour être plus précis), effectuées pour les vingt-cinq ans de la licence Street Fighter. On retrouve notamment le toujours loquace Yoshinori Ono, producteur sur la licence depuis le quatrième épisode. L’entretien croisé entre Akiman et Akira Nishitani contient quelques détails intéressants à propos de la conception des premiers jeux. De quoi terminer la lecture en beauté.