Caractéristiques
- Auteur : Thibaud Villanova
- Editeur : Hachette Pratique
- Collection : Hachette Heroes
- Date de sortie en librairies : 16 mai 2018
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 96
- Prix : 14,95€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
Les séries animées passent à la casserole
Avant le livre de cuisine officiel Les banquets d’Astérix (en librairie le 3 octobre), Gastronogeek est de retour avec un deuxième hors-série dédié aux dessins animés. Cette fois-ci, Thibaud Villanova nous a concocté 37 recettes inspirées des meilleures séries animées (et non long-métrages d’animation) des années 70 jusqu’à nos jours, de Goldorak à Sword Art Online, en passant par Cat’s Eyes et Cowboy Bebop. Publié dans le même format (légèrement plus petit que les volumes « classiques ») que le Spécial séries cultes, ce nouveau livre de cuisine geek possède une maquette tout aussi soignée que les précédents ouvrages de la collection, avec de belles illustrations de Bérengère Demoncy pour accompagner chaque recette, et de sympathiques infographies pour introduire les oeuvres de chaque décennie.
Les 37 recettes sont réparties en quatre grandes « décennies » : années 70, 80, 90 et 2000 — et ce, même si la dernière partie réunit en réalité les séries des années 2000 et 2010. Comme pour le Spécial séries cultes, Le Codex culinaire Assassin’s Creed et même l’excellent Geek & Pastry, la plupart des recettes sont faciles à réaliser, même pour des cuisiniers inexpérimentés ne possédant ni technique particulière, ni matériel culinaire de pointe. Ainsi, le niveau de difficulté de toutes les recettes est de * ou **. Contrairement au précédent « numéro » spécial, qui avait été conçu sur le principe du plateau télé, ce Gastronogeek spécial Dessins animés possède une gamme de recettes variées, du street food (sandwiches, burgers, pizzas…) aux plats plus raffinés tels que l’onglet de boeuf mariné au miso et grillé de Goldorak ou encore les cailles flambées aux morilles inspirées de l’univers de Lady Oscar.
Des recettes toujours aussi pertinentes et savoureuses
La grande qualité de ce nouveau volume, encore une fois, étant d’apporter une petite touche supplémentaire à chaque recette, afin d’obtenir facilement un plat le plus succulent possible, que cela tienne à l’association du miso blanc à l’onglet de boeuf, à la présence de bière dans les Moon Wafles d’Homer Simpson, ou encore à un ingrédient « secret » dans une sauce. Comme cela était déjà le cas pour les autres volumes de la collection, les ingrédients sont faciles à trouver en supermarchés, magasins bio ou éventuellement épiceries spécialisées pour les recettes d’inspiration asiatique (encore que le vinaigre de riz, tamari et autre sont faciles à trouver en grandes surfaces et magasins bio) et, mis à part quelques recettes plus coûteuses en raison de la viande utilisée (onglet de boeuf et cailles en tête) ou de l’alcool, l’immense majorité des recettes est globalement assez accessible, y compris pour des étudiants.
Les recettes sont toujours aussi pertinentes vis-à-vis des oeuvres ayant servi d’inspiration, qu’il s’agisse des recettes dites de « citation » — les reproductions/adaptations de plats vus dans les dessins comme le Spécial Sammy de Scooby-Doo, la spéciale Mickey aux anchois des Tortues Ninja ou le Krabby Patty Burger de Bob l’éponge — ou des recettes « d’inspiration », qui sont ici majoritaires. En tant qu’enfant des années 80, l’auteure de cet article a par exemple craqué devant le poulet surprise de Ram Dass inspiré de l’univers de Princesse Sarah, avec ses rubans (pour la présentation) et son assaisonnement aux saveurs indiennes, qui évoquent le pays où le père de la malheureuse héroïne a dû s’exiler, ou encore le crumble des strates, dont l’apparence évoque les cratères volcaniques des Mondes engloutis. Cette pertinence passe également donc, vous l’aurez compris, par la forte inspiration de nombreuses cuisine du monde, en fonction de l’identité des oeuvres référencées. Le Japon est bien entendu en tête de liste puisque la présence des animés se déroulant en Asie est assez forte ici, mais on trouvera également des mets d’inspiration anglaise (Sherlock Holmes), américaine (Les Simpsons…), italienne (Albert le 5e mousquetaire…), espagnole (Les mystérieuses cités d’or) et même brésilienne pour Olive et Tom. Et, bien entendu, un certain nombre de recettes typiquement françaises, qui possèdent toujours cette petite touche Gastronogeek qui nous plaît tant.
Test : 3 recettes sur le grill
Nous avons pour notre part testé trois recettes différentes, aussi simples que gourmandes : le spécial Sammy (Scooby-Doo), les Moon Wafles d’Homer (Les Simpsons) et le Krabby Patty Burger de Bob l’éponge. Aucune difficulté particulière à signaler : il suffit vraiment de suivre les instructions étape par étape, le sandwich club tenant davantage de l’assemblage que de la cuisine par ailleurs. Un petit mot pour chaque recette : le spécial Sammy est tellement haut (6 étages) et consistant qu’il nous a fallu deux repas pour le finir cet été (en pleine canicule), même si, en toute honnêteté, la garniture au thon et les crudités sont tout à fait équilibrées. En revanche, entre les différentes tranches de pain de mie complet, les 2 tranches de jambon blanc, le pastrami et le cheddar, il y a véritablement de quoi rivaliser avec l’appétit gargantuesque de Sammy et son fidèle Scooby ! Une bonne idée pour mettre au défi vos amis lors d’une soirée conviviale…
En ce qui concerne les gaufres d’Homer Simpson, la présence de bière dans la pâte — en lieu et place du rhum, qui est souvent utilisé pour ce type de recettes — apporte un parfum assez relevé mais enivrant. En revanche, attention à la quantité de bière ! Nous y reviendrons, mais il y a une coquille au niveau des proportions et, si vous suivez les doses du 1er tirage du livre à la lettre, il y aura tout autant de bière que de lait dans la pâte (et pas assez de farine), ce qui donnera des gaufres trop fines et un goût de bière beaucoup trop prononcé. Nous avons donc modifié en conséquence afin d’obtenir des gaufres un peu plus épaisses (quoique assez légères malgré tout) à la saveur de bière bien distincte, mais plus équilibrée.
Enfin, le Krabby Patty Burger de Bob l’éponge est, vous l’aurez compris, un burger au crabe, ce qui change des burgers plus classiques au boeuf, poulet, saumon, ou même au thon. Il suffit de mélanger les différents ingrédients pour obtenir un délicieux Krabby Patty que l’on enrobera ensuite de chapelure panko avant de le faire frire à la poêle. C’est bien simple : ce burger est un véritable coup de coeur que nous referons volontiers ! Et, même s’il est à base de crabe, autant le préciser tout de suite : vous n’aurez plus faim du tout une fois que vous l’aurez terminé, même sans frites — nous l’avons pour notre part accompagné de quelques chips et d’un petit cocktail tout simple, mais une petite salade aux crudités sera sans doute plus approprié.
Un hors-série de qualité, pour retomber en enfance
La seule réserve au sujet de ce nouveau volume de Gastronogeek tient, nous l’avons dit un peu plus haut, à la présence étonnante de plusieurs coquilles, qui sont sans doute dues à une deadline un peu serrée pour la finalisation de l’ouvrage… Outre les erreurs de proportions pour les gaufres des Simpsons (plus une erreur au niveau du nombre de convives), un étage entier du sandwich de Sammy a également été oublié dans les instructions, même si tous les ingrédients sont bel et bien présents dans la liste sur le côté. Il vous faudra donc être vigilant et rajouter vous-même cet étage — ou bien opter pour un sandwich un peu moins haut en répartissant la garniture autrement, ce qui n’est pas plus mal.
Quoi qu’il en soit, ce nouveau volume de Gastronogeek tient ses promesses, avec une belle variété de recettes, de saveurs et de références : outre les classiques (entre autres) Lady Oscar, Batman, Pokémon ou Les Simpsons, déjà cités dans de précédents volumes, on trouvera de nombreuses madeleines de Proust tout droit sorties de notre enfance (Les Razmockets, Albert le 5e mousquetaire, Sherlock Holmes, Les Maîtres de l’Univers, Tortues Ninja…), mais aussi des oeuvres plus étonnantes ou un peu moins connues comme Tourbillon noir, Food Wars ou Sword Art Online. Une jolie palette qui permet de replonger dans nos univers préférés, mais aussi d’en découvrir de nouveaux. Maintenant, on attend de pied ferme que Thibaud Villanova s’attaque aux longs-métrages d’animation !