Caractéristiques
- Auteur : Thibaud Villanova
- Editeur : Hachette Pratique
- Collection : Hachette Heroes
- Date de sortie en librairies : 2 novembre 2017
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 143
- Prix : 25€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
Un livre de cuisine officiel pour voyager à travers le temps
Un an après Star Wars Cantina et quelques mois seulement après la sortie du Spécial séries cultes et de Geek & Pastry, voilà qu’un nouveau livre de cuisine de la collection Gastronogeek a trouvé son chemin en librairies. Comme son nom l’indique, Assassin’s Creed : Le Codex culinaire est entièrement dédié à l’univers du célèbre jeu vidéo d’Ubisoft, dont le dernier opus est sorti quasiment en même temps que ce joli volume écrit par Thibaud Villanova (dont vous retrouverez l’interview ici) et paru chez Hachette Heroes.
Divisé en 10 chapitres, chacun consacré à un Assassin et une zone géographique différents (à l’exception du dernier, centré sur la Confrérie autour du monde), Le Codex culinaire s’inspire des différentes périodes auxquelles les jeux se déroulent pour nous proposer 10 menus entrée-plat-dessert-boisson. Chaque partie est bien entendu largement influencée par la culture et la cuisine des pays où se situe l’action, dont Thibaud Villanova a cherché à retrouver les saveurs, tout en adaptant les méthodes de préparation et de cuisson à nos us et coutumes modernes, bien entendu. Cela donne 40 recettes des quatre coins du monde, qui nous font voyager dans le temps et l’espace, de l’Egypte à la Chine, en passant par la Syrie, l’Italie de la Renaissance, la Nouvelle-Orléans, le Paris de la Révolution…
Des menus inspirés de la cuisine des quatre coins du monde
Comme pour chaque ouvrage Gastronogeek, un réel soin a été apporté à la maquette et la finition afin de coller le plus possible à l’univers d’Assassin’s Creed. On retrouve cet aspect grimoire qui fait le charme des différents titres de la collection, mais les photos de Nicolas Lobbestaël nous plongent dans les différentes atmosphères du jeu avec une mise en scène toujours très travaillée par la styliste Soizic Chomel de Varagnes, tandis que l’introduction de chaque partie met en valeur un Assassin différent avec des images tirées des jeux, et un texte de présentation pertinent permettant également de mieux comprendre les choix culinaires privilégiés par Thibaud Villanova.
Les instructions des recettes bénéficient de la même clarté que les précédents livres, et la liste des courses à effectuer pour réaliser chaque met reste tout à fait raisonnable, avec des ingrédients faciles à trouver. Des recettes de base (bouillons, pâtes…) et un lexique culinaire ont également été placés en fin d’ouvrage et pourront être utilisés comme référence au besoin.
Du côté des recettes pures, on est encore une fois impressionnés par le travail effectué par Thibaud Villanova, qui nous propose de vraies bonnes recettes aux saveurs variées, qu’il a à coeur de rendre accessibles sans pour autant les simplifier à outrance comme cela peut être le cas de certains ouvrages de vulgarisation. Ici, les saveurs sont riches et les aromates utilisés avec à propos, mais vous ne trouverez pas un ingrédient de trop : chacun est là pour mettre en valeur les autres et créer un bel équilibre qui réjouira vos convives. On est également sur une cuisine assez quotidienne, qu’on pourra facilement reproduire en semaine, ou bien pour les repas familiaux du week-end. Les saveurs des différentes parties du monde font voyager, mais même la partie consacrée à la France de la Révolution est riche en surprises, avec un étonnant potage petits pois, poireaux et menthe ou encore des crépinettes à base de farce de veau et cochon. Idem pour l’Italie de la Renaissance, dans laquelle on ne trouvait pas encore de tomate ni de pomme de terre, et dont les recettes sont du coup davantage centrées sur des aliments comme l’artichaut, l’aubergine et la ricotta.
Mais, si l’on devait choisir de manière tout à fait arbitraire et subjective (chaque partie étant d’une qualité égale), notre préférence irait sûrement au menu tropical de l’Assassin gallois Edward Kenway, qui nous ramène au bon vieux temps de la piraterie, avec soupe de coquillages pimentée et un cabillaud et rouget en bouillon épicé à faire saliver le plus stoïque des gamers. Le menu d’Aveline de Grandpré, originaire de Louisiane, se défend également très bien, avec, outre les traditionnels gumbo et jambalaya, une Chess Pie du Bayou que nous avons pu tester et approuver. Sucrée sans être écoeurante, sa belle couleur brun doré cache des saveurs simples et réconfortantes à la fois, et un petit goût de fumé rehaussé par une touche de cacao.
Entre tradition et modernité
Autre bon point pour ce livre de cuisine : les recettes proposées sont un bon compromis entre tradition et modernité. Qu’il s’agisse du menu inspiré de la Nouvelle-Orléans, de l’Angleterre ou de plusieurs mets d’inspiration orientale ou américaine, on retrouve quelques classiques de la cuisine du monde (applepie, fish and chips, houmous…), twistés juste ce qu’il faut pour se distinguer véritablement et nous plonger dans l’univers des jeux. On apprécie alors d’autant mieux les quelques mets plus originaux et spécifiques à une époque proposés d’un bout à l’autre de l’ouvrage, comme les pigeons farcis et riz aux épices. Les boissons sont également d’une belle variété, entre infusions, boissons chaudes, softs ou cocktails alcoolisés.
Voilà donc une nouvelle belle réussite pour Gastronogeek, qui s’enrichit d’un second livre officiel dédié à une licence. Un travail effectué avec un tel soin et une telle inspiration qu’il convaincra sans peine les amateurs des livres de la collection qui ne sont pas forcément familiers des jeux vidéo Assassin’s Creed. Les fans de la licence d’Ubisoft, eux, se précipiteront derrière leurs fourneaux pour mitonner un repas à la manière d’Ezio Auditore et les autres.