Caractéristiques
- Auteur : Jean-Sébastien Vermalle
- Editeur : Delcourt
- Collection : Une case en moins
- Date de sortie en librairies : 30 mai 2018
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 136
- Prix : 18,95€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
Idéal pour découvrir l’univers de cet artiste
Si vous appréciez la scène électro française, vous connaissez sûrement Janski Beeeats. De son vrai nom Jean-Sébastien Vermalle, l’artiste a su construire un univers qui lui est propre, tout autant fantaisiste qu’assez critique de notre société actuelle, sans non plus se faire militant. Illustrateur, DJ, producteur, l’artiste a plus d’une corde à son arc, et c’est assez logique qu’il se voit, aujourd’hui, au centre d’une bande dessinée, parue aux éditions Delcourt (Florida, Oblivion Song). On pouvait, cependant, craindre le simple produit d’exploitation, sorte de fan service pour les fans du bonhomme. Alors, qu’en est-il vraiment ?
Au vingt-deuxième siècle, la terre est contaminée par un dangereux virus : la peste violette, qui transforme la population en d’horribles mutants cannibales. Seule la mégalopole de Tower City résiste encore à la pandémie, tant bien que mal. L’histoire de Janski Beeeats se concentre sur le drôle de destin d’un jeune homme : Janski. Né avec le virus, en plein sur le visage, il a le pouvoir de le contrôler à condition qu’il ait de la musique dans les oreilles. Son but est de devenir une rock star à Tower city, et de témoigner de son extraordinaire capacité à vaincre la bien étrange maladie. Mais il désire surtout se faire accepter parmi les êtres humains et retrouver sa seule amie : Doloréanne.
Janski Beeeats se trouve être l’œuvre idéale afin de rentrer dans l’univers de l’artiste aux commandes. La direction artistique est parfaitement rodée, on sent que Jean-Sébastien Vermalle n’a pas pris les lecteurs pour de la bleusaille, et que les différentes ficelles utilisées ont fait l’objet d’un effort de structuration. Le récit n’est pas qu’un prétexte à utiliser le petit héros : une cohérence se fait sentir, et même un léger background, ce qui est toujours bon signe. Ainsi, les premières pages nous happent, alors que le rythme, très élevé, s’installe, ainsi que la problématique. Celle-ci se veut relativement simple à capter, on voit venir la solution grosse comme une maison, mais là n’est pas l’intérêt du cheminement. C’est plutôt l’énergie, transpirante de ces pages, qui nous surprend, d’un bout à l’autre.
Un rythme assez élevé, tout du long
Janski Beeeats, c’est une grosse dose d’adrénaline dans la face, de manière quasi permanente. Certains pourront, d’ailleurs, regretter cette tendance à en faire beaucoup, ne laissant finalement que peu de place à une forme de réflexion. Pour notre part, on apprécie ce choix, qui provoque une mise en scène très efficace. Aussi, l’auteur ne rechigne pas à distiller des moments plus critiques, notamment en direction de l’industrie pharmaceutique, voire du spectacle. Le milieu de la musique, et plus particulièrement de ses stars préfabriquées, prend un sacré taquet. Globalement, cela ne vole pas très haut, mais c’est assez fun pour emporter l’engouement.
Janski Beeeats, c’est aussi l’occasion de se régaler d’un univers visuel particulier. Beaucoup de styles se rencontrent, se télescopent : on voit du manga par ici, du comics par là. On pouvait craindre que cela produise un effet indigeste mais, et cela nous a surpris, c’est tout le contraire. Une peluche kawai côtoie des monstres agressifs, et il s’en dégage une cohérence visuelle de tous les instants. On pourra regretter une fin trop expédiée, et quelques cases un peu trop bavardes, mais rien de bien méchant. Enfin, signalons que les éditions Delcourt ont mis les petits plats dans les grands : il vous suffira de télécharger l’application adéquate (tout est détaillé à l’intérieur de la bande dessinée, n’ayez crainte), de scanner la couverture ou les pages signalées, et vous pourrez profiter de contenus exclusifs. Ceux-ci ne sont pas nécessaires pour comprendre l’histoire de l’œuvre, entendons-nous bien, il s’agit de petits bonus, et c’est une intention bien agréable.