Caractéristiques
- Auteur : Shinya Murata, Daisuke Hiyama
- Editeur : Delcourt Tonkam
- Date de sortie en librairies : 7 novembre 2018
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 192
- Prix : 7,99€
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- Note : 8/10 par 1 critique
Gare aux sorcières !
Les sorcières n’ont cessé d’habiter l’ensemble des cultures, à travers le monde. Un constat aussi clair que de l’eau de roche, et aussi vraie quand on aborde le conte (Hansel et Gretel), la peinture (Le Sabbat des Sorcières, Francisco de Goya, 1798), la littérature (Harry Potter, bien entendu), le cinéma (The Witch), le jeu vidéo (Bayonetta). Et le manga alors ? Il n’est pas en reste, on pensera notamment à Soul Eater et, désormais Iron Hammer Against The Witch, une série en trois tomes qui parait aux éditions Delcourt Tonkam.
L’histoire d’Iron Hammer Against The Witch se veut à la fois une critique des exactions catholiques, mais aussi une exploitation (dans son sens noble) spectaculaire d’une situation délicate. Dans la ville sainte de Sévolle, l’église Catholite pratique encore régulièrement la chasse aux sorcières… Les exécutions de sorcières sont devenus une distraction pour les habitants de Sévolle mais aussi un moyen pour ces derniers de montrer leur dévotion et leur loyauté envers l’église. Sauf qu’en réalité, cette chasse aux sorcières est organisé par un démon. Que deviennent les victimes de ces atrocités ? La revanche des sorcières débute maintenant.
Un concept original
Iron Hammer Against The Witch est une série en trois tomes. Le premier, ici abordé, introduit un univers très riche. On se demande, d’ailleurs, si la série aura le temps de bien déployer son potentiel. Celui-ci est certain : les valeurs catholiques sont inversées, afin d’accoucher de sorcières finalement héroïques, dans un monde qui continue à les percevoir comme autant de menaces. Sans trop rentrer dans les détails, car les révélations vont bon train, sachez que l’entité qui tire les ficelles, dans cette honteuse chasse, n’est clairement pas celle qu’on croit. Du moins, pas dans sa forme. Cela a tendance à briser quelques codes, et surtout à placer le lecteur dans une position quelque peu originale, astucieusement inconfortable.
Au-delà de cette intelligence de traitement, on a particulièrement été séduit par l’inventivité du concept. Iron Hammer Against The Witch Tome 1 fait intervenir un groupe de sorcière, chacune maitrisant un sort pour le moins spécial, et très personnel. L’auteur, Shinya Murata (Arachnid), a poussé le vice jusqu’à fouiller dans la période dite obscurantiste afin de dénicher des moyens de torture particulièrement cruels. Ses héroïnes sont toutes des victimes de ces horrifiantes méthodes de persuasion et, après, leur mort, deviennent des sorcières capables d’invoquer les outils qui les ont tant tourmentées. Une idée pour le moins intéressante, visuellement, et qui se trouve imagée dans quelques séquences bien sanglantes.
D’ailleurs, il faut souligner le talent de Daisuke Hiyama, qui signe les dessins de Iron Hammer Against The Witch Tome 1. Celui qui s’était déjà illustré avec Wizard of the Battlefield confirme son grand talent, notamment dans l’expression des visages et la clarté de la mise en scène. Particulièrement lors de l’utilisation des moyens de tortures, signalons ici que ce manga est réservé à un public averti. Voilà qui termine d’installer cette œuvre au rang de celles que l’on suivra de près. Notons que Delcourt Tonkam (Dark King of Kings) assure la présence de quelques bonus fan service en fin de volume, lesquels confirment aussi l’attachement que l’on éprouve pour ces sorcières très originales.