Caractéristiques
- Traducteur : Magali Mangin
- Auteur : Diana Wynne Jones
- Editeur : Ynnis
- Date de sortie en librairies : 31 mars 2021
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 135
- Prix : 17,95 euros
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
Une réédition à l’occasion de la sortie du film de Ghibli
Dernier (court) roman écrit par Diana Wynne Jones avant sa disparition en mars 2011, Aya et la sorcière ressort aujourd’hui en version illustrée par Miho Satake aux éditions Ynnis à l’occasion de la sortie du film d’animation des studios Ghibli sur Netflix, avant une sortie en salles prévue pour le 22 février 2022.
L’auteure, qui avait déjà écrit Le château ambulant (premier tome de la saga de Hurle), déjà adapté par Hayao Miyazaki en 2004, est bien connue des amateurs de littérature jeunesse anglo-saxonne et a influencé plusieurs générations d’auteurs, dont Neil Gaiman, J.K. Rowling ou encore Philip Pullman.
Un récit plein d’humour qui ravira petits et grands
Aya et la sorcière raconte les aventures d’une orpheline intelligente et impertinente, Aya (Manigance de son vrai nom), qui fait les 400 coups dans l’orphelinat qui l’a recueillie jusqu’au jour où une vieille sorcière vient l’adopter pour faire d’elle son esclave. Vivant désormais dans une grande maison en compagnie de la sorcière Bella Yaga et du puissant démon Mandrake, la petite chipie va tout faire pour tirer son épingle du jeu et faire en sorte que la sorcière la respecte et lui apprenne la magie. Elle sera aidée dans sa tâche par le chat noir Thomas, utilisé contre son gré par la sorcière comme son familier afin de réussir ses terribles sortilèges…
Ce joli livre illustré plein d’humour et de malice ravira les petits comme les grands. Plus simple et direct que sa récente adaptation télé en 3D par Gorô Miyazaki, qui ajoute une histoire de groupe de rock au récit et renforce le côté manipulatrice de la jeune héroïne, ce joli roman est à la fois drôle et attachant. Les enfants apprécieront de suivre les bêtises de Manigance et apprécieront sa malice et son intelligence face à la méchante sorcière.
Un livre illustré pour enfants au charme intemporel
Diana Wynne Jones joue sur les archétypes de la littérature jeunesse – la méchante sorcière est moche et vieille, le démon Mandrake est surpuissant, Manigance est une fille de sorcière, ce qui la rend unique, la maison est un véritable terrain d’exploration… – avec un humour proche de celui que l’on pourrait trouver chez Roald Dahl, les jeux de mots en moins. La simplicité et la dimension intemporelle de l’ensemble renforce le plaisir pris à la lecture et permet à l’auteure de se concentrer sur l’ambiance et la personnalité des différents personnages.
La présente édition, basée sur une édition anglaise de 2012, est illustrée par l’artiste japonaise Miho Satake. Les illustrations (en couleur et en noir et blanc), retranscrivent parfaitement l’atmosphère de l’histoire et la personnalité des personnages. Les dessins font penser pour certains (comme celui en page de garde) aux images des recueils de contes de notre enfance. Les influences anglaises et japonaises se mêlent avec subtilité et le résultat est remarquable, de sorte que les images participent pleinement à l’expérience que constitue la lecture de ce charmant livre pour enfants. On saluera notamment la richesse et la variété des dessins, qui mettent autant en valeur les décors que les personnages (très expressifs) et les principaux rebondissements.
Au final, cette belle édition d’Aya et la sorcière mérite le détour, autant pour les jeunes lecteurs que pour les adultes amateurs de littérature jeunesse. Que vous ayez vu et apprécié ou non le téléfilm de Ghibli (à la fois fidèle et très différent dans l’intrigue et le ton adopté), cette lecture constitue une expérience à part. Il vous permettra également de découvrir, si ce n’est déjà fait, une partie de l’univers de Diana Wynne Jones, également auteure de romans fantasy plus adultes.