Caractéristiques
- Titre : Dead Garden
- Auteur : Cassandra O'Donnell
- Editeur : Flammarion Jeunesse
- Date de sortie en librairies : 14 février 2024
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 512
- Prix : 24,90 euros
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
Ne vous y trompez pas : malgré le nouveau titre ornant sa superbe couverture et l’absence de communication explicite sur le sujet, la nouvelle parution de Cassandra O’Donnell aux éditions Flammarion Jeunesse, Dead Garden, n’est pas un roman original. Il s’agit de la réédition de Leonora Kean, Chasseuse d’âmes, publié précédemment aux éditions Pygmalion en 2019. Ce roman de bit-lit – sous-genre littéraire de la Fantasy urbaine mettant en scène des vampires et autres monstres ou créatures surnaturelles – a subi quelques modifications, notamment pour convenir davantage à un public adolescent à partir de treize ans, mais l’histoire reste peu ou prou la même.
Retour dans l’univers de Rebecca Kean
Leonora est une jeune faucheuse de seize ans, dévouée à la déesse de la mort Hela. Héritière de deux clans ennemis, les puissantes sorcières Vikaris d’un côté et les ténébreux Vampires de l’autre, la jeune fille tente de trouver sa place entre le monde des vivants et celui des défunts. Alors qu’elle cherche encore à découvrir l’étendue de ses pouvoirs, elle se retrouve confrontée à une série de disparitions inquiétantes et de meurtres inexpliqués…
Urban fantasy et moultes péripéties
C’est dans un univers très riche et fourmillant de détails que Cassandra O’Donnell nous plonge avec ce nouveau roman fantastique. Si l’on retrouve de nombreuses similitudes avec ses parutions récentes – Le Collège maléfique où une autre jeune fille, aidée par son love interest très puissant, va découvrir ses pouvoirs au sein d’une école, ou La Légende des quatre pour les conflits entre clans et espèces – l’intrigue de Dead Garden dévoile immédiatement un potentiel incroyable et exploite une esthétique très variée, entre badinerie à la cour des Vampires et sortilèges en tous genres. Le bestiaire présenté est varié – nécromants, loups-garous, nosferatus, et autres métamorphes – et les péripéties sans cesse renouvelées.
Cet enchaînement d’actions est cependant ce qui fait la force et la faiblesse du roman : l’écriture ne s’embarrasse pas de descriptions ou de passages plus contemplatifs qui auraient permis de s’immerger davantage dans cet univers très dense, mais bombarde le lecteur de rebondissements et d’aventures, au risque de devenir par instants répétitive ou un peu brouillonne. Les mêmes motifs et mécaniques reviennent régulièrement, et le personnage de Leonora, incroyablement puissante, semble survoler les dangers, telle une héroïne invincible.
Humour piquant et plume addictive
Dans Dead Garden, la plume de Cassandra O’Donnell se révèle encore une fois très efficace et addictive. Le roman est écrit à la première personne, nous dévoilant les pensées de l’héroïne et provoquant une rapide empathie pour Leonora, et les chapitres – eux-mêmes divisés en sous-parties – sont courts et percutants. La langue est spontanée et fluide et les dialogues omniprésents. L’on peut d’ailleurs regretter que ces interactions constantes entre les personnages prennent le pas sur les passages plus descriptifs où l’écriture de l’autrice se fait plus riche et poétique.
Avec son irrévérence et sa fougue, le personnage de Leonora apporte beaucoup d’humour et de fraîcheur au récit, ce qui contrebalance son sujet plutôt sombre. La jeune fille est experte en répliques piquantes et les joutes verbales sont très, voire trop, présentes dans le récit.
A noter qu’une petite romance adolescente vient pimenter le tout, grâce au charismatique et attachant Ariel. Dommage que certains passages sur la notion de consentement soient un peu maladroits et étonnent dans une réédition de 2024.
Dead Garden est donc un roman d’urban fantasy sympathique, à la plume distrayante et addictive. L’univers proposé est dense et mystérieux, plein de promesses pour les tomes à venir, bien que l’accumulation de dialogues et de péripéties desserve parfois la potentielle richesse de l’intrigue. Une nouvelle saga bit-lit à se mettre sous la dent, dans la déjà très prolifique bibliographie de Cassandra O’Donnell !