Caractéristiques
- Auteur : Richard D. Nolane, Zeljko Vadetic
- Editeur : Soleil
- Date de sortie en librairies : 13 septembre 2017
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 48 pages
- Prix : 14,50€
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- Note : 7/10 par 1 critique
Un second tome qui confirme les forces de ce triptyque
Presque un an près un premier tome qui a su exciter notre imagination, grâce à une uchronie fine et précise, La grande guerre des mondes T2 se devait de rentrer plus en profondeur dans ce conflit traité de manière bien originale. Rappelons que les auteurs, Richard D. Nolane (Space Reich, Wunderwaffen) à l’écriture, et Zeljko Vladetic (Voitures de légende : la Coccinelle) au dessin, ont déplacé le récit de H. G. Wells en pleine Première Guerre Mondiale, tout en cultivant une exactitude historique dans les personnages intervenant dans le cheminement de l’intrigue. Ainsi, on retrouve notamment Albert Einstein ou Aristide Briand, qui tiennent des rôles de diverses importances. L’intrigue restait sur un cliffhanger fort, et il nous tardait de découvrir ce que le conflit allait provoquer…
La grande guerre des monde T2 fait directement suite au précédent tome. C’est pour cela que l’on conseille vivement de ne pas rejoindre la série autrement que par son début, afin de mieux comprendre le triptyque annoncé. Été 1916. La première vague d’invasion martienne s’abat sur Verdun et sème la désolation. Einstein, avec l’aide de C. Flammarion et du Pr. Challenger, doit exploiter les secrets d’une épave récupérée par les Allemands. L’horrible nature des pilotes apparaît, ainsi que la certitude d’une nouvelle invasion. Mais une surprenante nouvelle provoque le départ du Pr. Challenger pour Saint-Pétersbourg…
Si le sous-titre de La grande guerre des mondes T2 est « Terreur martienne », ce n’est pas un hasard. Ce volume central du triptyque met en avant la force d’attaque des envahisseurs, avec des séquences d’offensives assez impressionnantes. On retrouve de suite l’ambiance travaillée du premier tome, avec ce mélange de traitement historique et d’éléments issus de la culture de genre, ce qui accouche d’une œuvre atypique, loin de la simple série B habituelle (et parfois aussi savoureuse, aucun dédain dans cette remarque). Ce qui frappe, c’est la logique conceptuelle : la Grande Guerre s’accorde magnifiquement avec les éléments de science-fiction. Le sentiment de dichotomie, qui était craint en tout début de série, disparaît de par la savoureuse adversité entre les moyens technologiques limités, et ceux totalement supérieurs des martiens. Ce qui met en avant la donne qui change tout : l’intelligence. Car si les machines extraterrestres démontrent leur supériorité, les Hommes ne se laissent pas abattre. Et les deux camps antagonistes, français et allemand, font cause commune contre les belliqueux, ce qui provoque aussi certains remous.
De la science fiction relevée d’une certaine crédibilité
Richard D. Nolane, l’auteur de La grande guerre des mondes T2, sait exactement comment créer une problématique, et lui donner l’énergie nécessaire pour ne pas la laisser retomber comme un soufflet. Le scénariste comprend que l’adversité est un moteur fascinant quand sont invités de véritables cerveaux, qui repoussent les limites humaines. Albert Einstein, Camille Flammarion et d’autres, voilà un casting qui ne pouvait que créer des rebondissements, et faciliter la vie à l’auteur en apportant une sacrée crédibilité aux solutions envisagées. On apprécie aussi que le récit de H. G. Wells rentre en ligne de compte, les personnages en parlent, ce qui provoque là aussi une vraisemblance agréable. Le rythme est aussi bon, même s’il faut prévenir : l’intrigue se permet des parenthèses bien dialoguées, que l’on apprécie. On ne fait pas face à un récit de pure action.
Ajoutons à ce constat enjoué des dessins toujours aussi soignés, signés par la révélation Zeljko Vlatedic. Le souci du détail est toujours aussi poussé, notamment sur les véhicules et les costumes des différents camps. quant au travail sur les visages (et leurs expressions), il reste fin, même si sur deux ou trois cases il faudra vraiment reconnaître Einstein. Le style cultive l’uchronie fondamentale, avec un style à l’ancienne bien maitrisé. Les couleurs sont bien nettes, et les contours très marqués. La grande guerre des mondes T2 confirme donc tout le bien qu’on pensait de l’introduction de cette mini-série.