Caractéristiques
- Auteur : Sebastien de Castell
- Editeur : Milady
- Date de sortie en librairies : 20 octobre 2017
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 478
- Prix : 8,20€
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- Note : 7/10 par 1 critique
Premier roman de fantasy pour un auteur à suivre
Découvrir un nouvel auteur de fantasy n’est plus aussi monnaie courante qu’il y a une poignée d’années. Pourtant, on apprécie ces lectures d’ouvrages initiaux, très souvent imparfaits, et parfois annonciateurs des meilleures choses. C’est notamment dans cette optique qu’on a foncé sur Les Manteaux de la Gloire, un ouvrage signé par Sebastien de Castell, récemment paru aux éditions Milady (Pays Rouge, Havrefer Tome 3) . La carrière de cet écrivain est assez intéressante : il fut tout d’abord archéologue, avant d’abandonner ce métier qu’il jugea vite (en quatre heures, selon la légende) ennuyant. Puis, il s’essaya à d’autres métiers, musicien et chorégraphe de combats. Ça par exemple ! Savoir construire des luttes ou batailles, voilà qui peut aider quand on veut se lancer dans l’écriture de livres fantasy…
Les Manteaux de Gloire débute par une fin : celle du roi, fraîchement décédée. Désormais considérés comme des traîtres, les Manteaux de gloire, son fidèle ordre, ont été dissous. Falcio Val Mond et ses amis Kest et Brasti doivent travailler comme gardes du corps pour un noble qui refuse de les payer. Cependant la situation pourrait être pire : leur employeur pourrait être étendu au sol, baignant dans son sang, au cœur d’une mise en scène faisant du trio le coupable idéal. Ah, attendez, c’est exactement ce qui vient de passer ! Mais ce n’est que le début : une conspiration se trame dans la cité la plus corrompue du monde et menace tout ce pour quoi Falcio et ses alliés se sont battus. S’ils veulent déjouer le complot et réunir les Manteaux de gloire, les trois amis ne pourront compter que sur leurs épées et le serment qu’ils ont prêté…
Voilà un univers à la fois prudent et proprement construit ! Comme pour se rassurer face à la titanesque inconnue qu’est une première œuvre littéraire, Sebastien de Castell s’appuie sur un autre récit : Les Trois Mousquetaires. On pensera surtout au roman d’Alexandre Dumas dans les relations qui unissent les personnages, mais aussi la mise en place d’un antagoniste, clairement référentielle. Au-delà de ce terreau de magnifique facture, Les manteaux de gloire nous transporte dans un univers moyenâgeux finalement assez classique, qui ne cherche pas à réinventer la roue. Les protagonistes que nous suivons de près vont voir leur destin être remué, alors qu’ils accomplissent un travail de protection assez banal… à première vue. Mais avant cela, l’écrivain prend le temps de bien nous signifier que ces soldats sont en recherche de réhabilitation. Un cheminement qu’on voit venir de loin, mais qui réussit tout de même à nous prendre aux tripes.
Des combats surprenants, malgré des ficelles bien visibles
Les manteaux de gloire se raconte à la première personne, du point de vue de Falcio. Bien évidemment, l’auteur utilise cette figure de style afin de nous plonger au cœur de l’action, mais pas que. On sent que Sebastien de Castell est de ces auteurs qui aiment jouer avec les répliques. Et c’est sans doute la plus grande satisfaction de ce roman : les dialogues font mouche, tout du long, et c’est aussi dû à notre manière de les percevoir. Les personnages sont les premiers gâtés par ce constat : ils gagnent en personnalité, indubitablement. Autre élément que l’on savoure : la qualité des combats, dont la description très visuelle ne peut que laisser des images marquantes au lecteur. On sent un vrai travail de mise en scène, et l’aspect tactique n’est pas mis de côté. On se prend souvent à être surpris par des réactions en pleine joute, ce qui est toujours bon signe.
Pour terminer, on ne peut que se poser la question : pourquoi le sous-titre, Traitor’s Blade, ne figure-t-il pas sur la couverture des excellentes éditions Milady ? Peut-être était-il un peu trop précis, sans doute dévoilait-il trop de l’histoire. Cependant, on se doit de préciser qu’il s’agit bien de la première aventure dans cet univers, Sebastien de Castell ayant continué les aventures de Falcio dans d’autres tomes. Les manteaux de gloire pourront parfois faire sourire les habitués aux récits de fantasy, quelques ficelles se remarquent assez vite, comme cet antagoniste un peu trop construit pour être détesté. Mais on pardonne aisément, tant l’ensemble fonctionne bien, et ne nous quitte pas des mains jusqu’à la conclusion.