Caractéristiques
- Auteur : Jean-François Larios, Bernard Lions
- Editeur : Solar
- Date de sortie en librairies : 16 novembre 2017
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 312
- Prix : 17,90€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
Quelle fin d’année 2017 pour Jean-François Larios ! Peut-être que la lecture de ce nom ne vous émeut pas plus que ça, c’est pourquoi l’on se doit de replacer un peu le contexte. Voilà un joueur de football, qui a connu la grande époque de Saint-Étienne (mais aussi l’écroulement du club, en 1983), dont la carrière sera éternellement moins connue que celle d’autres stars de l’époque. Pourtant, ce milieu de terrain très talentueux, avait tout pour marquer l’Histoire du football. C’est, en tout cas ce que le paternel de votre humble serviteur répétait à l’envie, lors de discussions passionnées autour de ce sport. Quelques années plus tard, le sujet Larios revient sur le devant de la scène, avec un livre qui a su créer l’événement : J’ai joué avec le feu, aux éditions Solar (Les entraineurs révolutionnaires du football, Le mystère Bielsa).
Difficile d’aborder J’ai joué avec le feu sans trop dévoiler de la matière que propose l’ouvrage. Ce retour au premier plan médiatique, après de nombreux déboires, dont certains carrément hors du commun, se fait sous la forme d’une mise au point. Jean-François Larios a des choses à dire, et il se livre comme il était sur le terrain : avec un panache et un toupet qui n’a d’égal que sa sensibilité. Aidé par Bernard Lions, le truculent journaliste qui sait titiller les spectateurs de L’Équipe du Soir, l’ancien prodige passe tout en revue. Tout. Son incroyable aventure avec… la femme de Michel Platini, qui lui a valu le statut de paria pour le reste de sa carrière, est sans doute le plus gros morceau de bravoure que contient l’ouvrage. Pourtant, et croyez-nous : ce dernier n’en manque pas.
J’ai joué avec le feu a, en fin d’année 2017, fait l’objet d’une campagne médiatique intense, et plutôt bien bouclée. Ainsi, le public probablement intéressé par le sujet sait quelle saveur accompagne la substantifique moelle de ce livre. Jean-François Larios a connu bien des abus, et il ne s’en cache pas. Tout le passage sur Ibiza, que l’ancien footballeur a consciencieusement arpentée pendant vingt ans, est assez significatif. D’ailleurs, et c’est ce qui marque le plus, quand on referme le livre, on est sidéré par le rythme de cet ouvrage. Pas un chapitre, parmi les onze (beau clin d’œil), tous divisés en sous-chapitres, ne baisse la cadence des révélations. Sur l’homme évidemment, mais aussi sur un mode de vie. Ainsi, on a l’impression très nette de parcourir un page-turner, qui ne tombe jamais des mains.
On aurait peut-être apprécié un peu plus de détails à propos de l’affaire liée à l’Olympique de Marseille, même si ce que laisse transparaître Jean-François Larios confirme la figure assez naïve qu’était le regretté Robert Loui-Dreyfus. Les amours passés en revue, la trajectoire sportive évidemment abordée dans les moindres détails (ce qui permet de comprendre des choix de carrière qui peuvent apparaître comme hasardeux, sans ces précisions), les excès, l’après-foot parfois accompagné de rebondissements croustillants, et l’ouvrage se termine par des mots qui, clairement, nous ont marqué. Il faut savoir que le style est crû, de sorte qu’on pourrait imaginer l’ex-joueur de Saint-Étienne s’adresser à nous. Et cette conclusion, douce-amère, citant même les paroles d’une chanson de Jean Gabin, démontre bien que le bonhomme souffre de son vécu. Est-ce à écrire, de manière hyper hautaine, que sa vie est un échec ? Absolument pas : elle est un témoignage important, par-delà le football.