article coup de coeur

[Critique] Persona 4 T1 – Shuji Sogabe, ATLUS

Caractéristiques

  • Auteur : Shuji Sogabe
  • Editeur : Mana Books
  • Date de sortie en librairies : 4 mars 2021
  • Format numérique disponible : Non
  • Nombre de pages : 156
  • Prix : 7,90€
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Persona 4 se vit aussi très bien en manga

Décidément, c’est une belle période pour les fans de la licence Persona. Autrefois de niche, cette série de jeux vidéo, et plus particulièrement de RPG japonais aux accents jungiens, est finalement parvenu à dépasser les limites de sa difficile accessibilité pour enfin devenir une œuvre vidéoludique parmi les plus importantes. Si la popularisation s’est faite avec Persona 5, et surtout avec la version Royal embarquant (enfin !) des sous-titres français, il est pourtant nécessaire d’informer les nouveaux venus de la qualité des précédents opus. Et même, pour aller, plus loin, de la supériorité de ceux-ci dans bien des domaines par rapport à un cinquième épisode parfois trop « adulescent » dans sa vision du monde. Persona 4, récemment sorti sur PC (et nos consoles actuelles, Atlus ?), est l’un des J-RPG les plus importants de l’histoire de ce genre. Aujourd’hui, l’excellent éditeur Mana Books nous permet d’en découvrir l’adaptation en manga.

Comme pour les adaptations de Persona 3 et Persona 5, on retrouve le très appliqué (et sympathique, on l’a rencontré à l’occasion de la Japan Expo 2019) Shuji Sogabe aux commandes. Grosse responsabilité pour ce fan du travail, il est vrai tout à fait sublime, de l’artiste Shigenori Soejima, lequel officie sur les jeux. Première constatation, cette adaptation s’attache à garder l’esprit, les traits de caractère les plus importants, et les événements principaux de Persona 4. Mais, comme précisé dans l’une des parenthèses « à-propos », le mangaka jouit d’une certaine liberté afin d’imposer un rythme plus calibré pour la lecture. Car, venons-en au fait principal qui pouvait faire naitre la crainte autour de ce premier tome : on se souvient tous de l’introduction du jeu, la mise en place des problématiques, qui se faisait si longue et bavarde qu’elle ferait passer celle du jeu Dragon Quest VII pour un laps de temps très court. Shuji Sogabe s’en tire très bien, et parvient à sauvegarder la substantifique moelle tout en installant rapidement une ambiance parfois sombre, inquiétante, et des conflits naissants qui ne demandent qu’à exploser plus tard.

Des modifications pertinentes et courageuses

Autre grosse différence dans la gestion du scénario : Persona 4 côté manga impose un nom à l’avatar du joueur. Le jeune homme longiligne se nomme donc Soji Seta, évidemment dans le but d’attacher le lecteur à une figure plus précise. C’est d’ailleurs une décision qui n’est pas sans produire d’autres effets : ainsi, on sort de la personnalisation pour découvrir un groupe naissant. Ainsi, le destin du personnage principal, lycéen qui doit s’exiler un an dans la campagne d’Inaba en raison du départ professionnel de ses parents pour l’étranger, ne vaut ni plus ni moins que celui des autres. Yosuke Hanamura, par exemple, est finalement plus mis en avant dans ce premier tome que ce qu’il était dans le jeu, et c’est positivement surprenant. Son background a beau avoir été allégé pour des raisons évidentes de rythme, la première vraie grosse phase dans la Midnight Channel le met en scène, lui et son ressenti le moins avouable.

La trame scénaristique du jeu est respectée : Persona 4 allie analyse jungienne, fantastique et polar avec une charmante efficacité. Les morts étranges se succèdent, on découvre une dimension parallèle pleine de sens, et les ennemis « Shadow » provoquent des combats. On se doit aussi de signaler la progression de Shuji Sogabe dans le domaine de la lisibilité de l’action. Le découpage est nettement plus logique, et l’on n’a plus cette sensation parfois un peu brouillonne que l’on notait pour les bastons de Persona 3.  Pour ce premier tome, on est aussi très heureux de constater que les éléments jungiens ne se bousculent pas autant qu’auparavant : cela permet aussi à l’univers de s’exprimer avant de se lancer dans sa propre analyse. Une bonne chose, doublée d’une qualité d’édition toujours remarquable de la part de Mana Books.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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