[Critique] Empress Of Flame – Shin Araki, Takashi Minakuchi

image empress of flameUne introduction à un univers attirant

Si vous êtes du genre passionné de culture japonaise, il est certain que le concept des Light Novels vous est déjà familier (si ce n’est pas le cas, on vous redirige vers un article que nous avons publié voilà quelques temps). Romans certes légers mais très funs, brassant les styles d’univers avec un certain bonheur, cette littérature japonaise (re)tente une percée en France, qui semble prendre cette fois-ci. Pas encore arrivé en France, le Light Novel Class Room For Heroes (en version originale : Eiyu Kyoshitsu) a pourtant connu un joli succès populaire au pays du Soleil Levant, le troisième et dernier tome se hissant même à la première place du Tsutaya’s Daily Light Novel en septembre 2015. Fort de ce constat, Delcourt Tonkam (Je voudrais être tué par une lycéenne, Yuko, Kiss X Death Tome 1) sort en France un manga, one shot, adaptant le tout début de la saga : Empress Of Flame.

Empress Of Flame prend place à l’Académie Rosewood, une école prestigieuse dont le but n’est nul autre que de former les héros de demain, en vue de protéger le monde des menaces démoniaques. Plus particulièrement, on s’intéresse à Blade, ancien Brave qui débarque du jour au lendemain dans l’établissement, afin de devenir ce qu’il appelle un “garçon normal”. Son arrivée est entourée de mystère, d’autant que le jeune homme devient rapidement la cible d’Arnest Flaming, héritière d’une famille de très haut rang, et qui visiblement cache un lourd secret. En effet, Blade remarque tout de suite que l’épée qui accompagne la jeune femme a un nom : Asmodeus, et tout porte à croire qu’elle est maudite…

Empress Of Flame se pense comme une introduction au Light Novel Class Room For Heroes, mais en changeant le point de vue de l’histoire. En effet, alors que les romans prennent Blade comme personnage le plus proche du lecteur, ici c’est Arnest qui profite d’un véritable focus. Ce changement n’est pas sans conséquences sur le traitement du manga, et ce dernier plaira surtout aux amateurs de Light Novels : un univers prometteur et plutôt bien emballé, un peu d’action mais pas trop, et surtout une bonne dose de fan service. Et cela fonctionne globalement, même si quelques retenues sont à noter. Le traitement en un one shot donne évidemment l’impression que l’univers est à l’étroit : on sent bien que certains éléments ne demandent qu’à être développés. Aussi, les combats n’ont pas vraiment l’écho dont ils pourraient profiter si Empress Of Flame s’étirait sur quelques tomes de plus.

Pas désagréable mais un contenu insuffisant

Le scénario d’Empress Of Flame est assuré par l’auteur du Light Novel, Shin Araki, ce qui assure tout de même une bonne connexion entre le manga et les romans. Le point du vue, revenons sur lui, a cela d’intéressant qu’il permet des variations de ton assez réussies, entre situations plutôt sérieuses et comique gras mais bidonnant. On voit aussi pas mal de fan service, et les quelques cases de nu se font certes présentes mais pas alarmantes. Ce n’est pas tout le temps justifié certes, mais on ne se sent pas non plus agressé. Par contre, du fait de ce zoom sur Arnest, Blade s’en trouve un peu sous-traité, et le pauvre public français n’en saura pas plus concernant le mystère qui l’entoure, lui et sa force colossale. Dommage, et à moins de lire les Light Novels (dans le meilleur des cas traduits en anglais, pour le moment) on en restera malheureusement là, à cette introduction pas désagréable mais sans lendemains.

On l’aura compris, Empress Of Flame est un amuse-gueule qu’on aimerait suivi d’un bon gros repas copieux. En tout cas, on croise les doigts pour que cette sortie annonce un véritable futur pour la licence Class Room For Heroes, car si ce one shot n’est pas non plus renversant, il contient assez de charme pour nous interloquer. D’ailleurs, cette petite séduction est aussi le fait des illustrations, là encore jamais exceptionnelles mais bien dans le ton qu’on attend de ce genre de lecture. Takashi Minakuchi, qu’on découvre à cette occasion, s’en tire d’ailleurs beaucoup mieux avec la caractérielle Arnest Flaming qu’avec le finalement pas très intéressant (à dessiner, précisons) Blade. Humour graveleux, mystère sans doute pas assez développé mais tout de même présent, du fan service comme s’il en pleuvait : un programme sans grand relief mais assurant un moment de détente agréable.

Empress Of Flame, un manga scénarisé par Shin Araki, illustré par Takashi Minakuchi. Aux éditions Delcourt Tonkam, 192 pages, 7.99 euros. Sortie le 29 mars 2017.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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