[Bilan cinéma] Découvrez le Top/Flop 2022 de la rédaction

2022 : un certain retour en forme cinématographique

Après deux années cinématographiques en berne, marquées par le Covid, un agenda des sorties anarchique (sorties reportées ou annulées, films récupérés par les plateformes de streaming…) et un public souvent absent des salles, 2022 a marqué un certain retour en forme, avec des œuvres variées et de jolies surprises que l’on n’attendait pas forcément. Si le cinéma de divertissement aura surtout été sauvé par Top Gun : Maverick, Avatar : La Voie de l’Eau et The Batman face aux floppées habituelles de films de super-héros trop peu inspirés si l’on excepte le Doctor Strange de Sam Raimi, c’est surtout le cinéma d’auteur et cinéma de genre indépendant qui se sera démarqué cette année, avec de vraies propositions, originales, troublantes ou touchantes, et ce aux quatre coins du monde. Le cinéma francophone (France, Belgique, Québec) ne nous avait pas enthousiasmés à ce point depuis bien longtemps, et c’est une excellente nouvelle. Qui aurait cru, il y a encore quelques années, que deux thrillers français se retrouveraient en tête de notre classement annuel ? Les cinémas ibérique, japonais et scandinave ont quant à eux confirmé leur vitalité.

Nous vous proposons donc de découvrir ci-dessous le Top 10 de la rédaction, établi à partir des plus hautes moyennes pour les films notés par 3 rédacteurs minimum.

Et, parce-que Culturellement Vôtre c’est aussi des univers différents et des personnalités marquées au sein de notre équipe (et parce-que nous n’avons pas tous vus les mêmes films non plus !), ce classement général est suivi d’une grille des notations pour les films notés par deux rédacteurs minimum, et du Top/Flop 2022 commenté de chacun.

Nous vous souhaitons une bonne lecture et une très belle année cinématographique 2023 ! Et vous, quels ont été vos coups de cœur et déceptions de l’année ?

Le Top 10 de la rédaction

1. La nuit du 12 (4.12/5) moyenne sur 4 notes
2. As Bestas (4/5) moyenne sur 4 notes
3. Top Gun : Maverick (3.87/5) moyenne sur 4 notes
4. et 5. Ex-aequo : Avatar : La Voie de l’Eau et The Batman (3.8/5) moyenne sur 5 notes
6., 7. et 8. Ex-aequo : La petite bande, She Said et The Innocents (3.83/5) moyenne sur 3 notes
9. Close (3.8/5) moyenne sur 3 notes
10. Sans filtre (3.62/5) moyenne sur 4 notes

La grille des notes de la rédaction

Découvrez les notes des rédacteurs pour tous les films vus par au moins 2 membres de la rédaction.

grille des notes cinéma 2022 de la rédaction de culturellement votre

Le Top/Flop de Guillaume Creis

Top sans ordre particulier

Avatar : La Voie de L’Eau
Top Gun : Maverick
The Batman
Sans Filtre
Leïla et ses frères
Les nuits de Mashhad
Le visiteur du futur
Freaks Out
As Bestas
3000 ans à t’attendre

Ce fut une année assez riche, que ce soit du côté des blockbusters avec Avatar : La Voie de l’Eau qui nous prouve une fois de plus que Cameron est le maître Top Gun : Maverick qui montre, encore une fois, que Tom Cruise veut faire plaisir à son public avec du divertissement de qualité ou encore The Batman, qui casse le rythme des productions super héroïques habituelles pour nous livrer un thriller noir bien plus proche des comics que ses précédentes adaptations.

Côté films d’auteurs, la Palme d’Or Sans Filtre nous propose une comédie corrosive sur fond de satire pour un résultat jubilatoire. Deux films iraniens ont également frappé fort : Leila et ses Frères et Les Nuits de Mashhad. Le premier est une fresque familiale splendide par le réalisateur de La Loi de Téhéran, tandis que le second, tiré d’une histoire vraie, est un thriller maîtrisé montrant autant le point de vue d’une journaliste que du tueur.

Au rayon des comédies, Le Visiteur du Futur fait figure d’OVNI dans le cinéma français. Une comédie de science fiction décalée et réussie qui fera, on l’espère, des émules. Freaks Out, le film de super-héros italien, nous prouve quant à lui qu’on n’a pas besoin de venir d’une grosse licence pour faire un film de super-héros réussi. As bestas, un thriller franco-espagnol sur le contexte rural est maîtrisé et possède une bascule intéressante et surprenante à la moitié de son film. Et enfin, le grand retour de George Miller avec 3000 ans à t’attendre. Un conte de fées métaphorique autour de l’amour et la liberté, mené par deux grands acteurs.

Flops sans ordre particulier

Les flops sont dominés par Nope de Jordan Peele, une métaphore sans subtilité du cinéma et surtout un fourre-tout où quasiment rien n’est maîtrisé, à part la réalisation. Le public ne s’y est pas trompé car les résultats du box office n’ont pas été tendres… Fratè ensuite, une comédie ratée sur quasiment tous les points. Et toujours au rayon français, De nos Frères Blessés, qui aurait pu être un film important mais, malheureusement, qui échoue sur trop de points. En ce qui concerne Ambulance de Michael Bay, nous avons défendu le réalisateur plusieurs fois mais là, avec son nouveau jouet qu’est le drone, le réalisateur va trop loin et rien ne va, que ce soit sur le fond ou la forme. Enfin, L’Année du Requin : pastiche des Dents de la Mer ou pas, on ne sait pas trop. Après la réussite qu’était Teddy, nous attendions les frères Boukherma, malheureusement c’est raté. Dommage !

image tom cruise top gun maverick — Copyright Paramount Pictures

Le Top/Flop de Mark Wayne

Tops

1. Top Gun : Maverick
2. Vesper Chronicles
3. Ex aequo : Junk Head et Unicorn Wars

Pour ce qui est des Tops, l’année 2022 aura révélé ses pépites de manière inattendue.

D’abord, par le biais de films d’animation atypiques avec Junk Head et Unicorn Wars,qui se partagent à égalité une troisième place méritée car malgré un manque de moyen évident chacun des deux a su compenser par une réalisation inspirée et des idées scénaristiques aussi folles qu’originales.

A la seconde place se trouve l’un des rares films de science-fiction de l’année qui n’est pourtant pas un film américain mais une coproduction Lituano-Franco-Belge avec un casting international. Vesper Chronicles est une petite pépite de douceur, un voyage initiatique dans un monde dont l’écosystème s’est effondré et peuplé désormais de créatures étranges. Si le thème n’est pas nouveau, la richesse visuelle, symbolique et narrative de ce métrage emporte notre adhésion, ainsi que la qualité des interprétations.

Enfin, la première place de ce Top 2022 revient à Top Gun: Maverick. Alors certes, il s’agit encore d’une suite/remake d’un film des années 80 (une habitude de nos jours), mais il est plutôt rare de noter que cette suite surclasse son modèle sur tous les points tout en restant respectueux de son héritage. Au final, nous avons un spectacle avec tous les codes des années 80, mais appuyé par la technologie d’aujourd’hui, et surtout aucune vision sociétale “moderne” qui vient parasiter le script – ça fait du bien.

Flops

1. Thor: Love and Thunder
2. Werewolf By Night
3. Massacre à la tronçonneuse (Netflix)

L’année 2022 fut plutôt généreuse en matière de déceptions, si bien qu’il fût difficile d’en établir un top 3.

A la troisième position, le nouveau Massacre à la tronçonneuse de Netflix, qui ne possède comme qualité qu’une unique scène de boucherie où un car entier de Californiens menace Leatherface en brandissant leurs Twitters, avant de découvrir qu’une tronçonneuse est un outil de négociation plus efficace. Une séquence gore et jouissive, mais 10 minutes ne font pas un film.

En seconde position, Werewolf by Night sur Disney Plus. Bien que la tentative sur le papier soit intéressante, il n’en restera au final qu’un bel écrin vide. Un magnifique noir et blanc, ainsi qu’une ambiance de film d’horreur à l’ancienne ne peuvent dissimuler la pauvreté des décors, l’humour pour collégien attardé et les mauvaises interprétations.

Néanmoins chaque défaut précité dans ce métrage est littéralement exacerbé dans le plus mauvais film que j’ai vu en 2022. La première position revient donc à Thor: Love and Thunder, qui place la bêtise et le mauvais goût à des niveaux encore jamais atteints (et pourtant ce n’est pas faute d’essayer avec le précédent Thor: Ragnarök et la plupart des Marvel). C’est simple, il n’y a pour ainsi dire rien à sauver dans ce métrage à part l’excellente composition de Christian Bale. Pour le reste, les décors sont laids, les acteurs et actrices sont nuls, le script est inepte et tout cela n’a plus rien à voir ni de près ni de loin avec la mythologie nordique. Un ratage complet.

Le Top/Flop de Cécile Desbrun

Depuis la fin des années 2010, c’était devenu une habitude que de dire que le bilan cinématographique de l’année était en dents de scie voire bien tristoune, avec des déceptions surpassant de loin en nombre les coups de cœur et franches réussites. 2022 fait enfin mentir cette triste tendance en ce qui me concerne, et c’est tant mieux !

Tops

1. Tempura
2. As Bestas
3. Close
4. Compétition officielle
5. La nuit du 12
6. Unicorn Wars
7. The Innocents
8. Top Gun : Maverick
9. La petite bande
10. Vesper Chronicles

Au-delà du seul blockbuster de mon classement (Top Gun : Maverick, qui surpasse de loin l’original et offre un authentique grand spectacle), j’ai été enthousiasmée par le ton à la fois drôle et corrosif de Compétition officielle, qui égratigne le cinéma d’auteur cannois et fait la critique de notre époque sans cesser de croire en la force de création du cinéma et des artistes qui le font vivre et y mettent toute leur foi au-delà des excentricités, egos et intérêts de chacun. Audacieux et complètement barré, le film d’animation espagnol Unicorn Wars l’est sans aucun doute. Malgré certains excès stylistiques et narratifs, l’œuvre d’Alberto Vázquez se révèle jubilatoire par son élan créatif débridé et son mélange de tons résolument baroque. Une véritable expérience en soi !

Dans le genre baroque et inclassable, on retrouve aussi Tempura, film japonais résolument hybride de la réalisatrice Akiko Ohku, qui adapte un nouveau roman de Risa Wataya. A la fois film initiatique, chronique féministe proposant des tranches de vie d’une jeune trentenaire célibataire, comédie de bureau façon The Office nippon, rêverie assumée où les voyages sont à la fois réels et oniriques, comédie romantique culinaire et film de genre décalé et poignant, cette œuvre arrivée chez nous avec 3 ans de retard est tout cela à la fois. Imparfaite, elle a su me surprendre et me toucher, raison pour laquelle je lui ai réservé le sommet de mon top malgré certaines longueurs. Toujours dans le cinéma de genre, le scandinave The Innocents commence lentement, tranquillement, mais gagne en intensité de manière implacable jusqu’à son dénouement dès la fin de la première demi-heure. Etonnant et dérangeant. Vesper Chronicles est quant à lui la vraie bonne surprise SF de cette année. Porté par un excellent casting international et une intrigue environnementale intelligente et prenante, il n’oublie jamais ses enjeux humains et parvient à nous faire plonger dans son univers original, que l’on espère bien retrouver.

Pour le reste, le cinéma francophone a été à l’origine de jolis coups de cœur pour moi cette année, qu’il s’agisse de Close, bouleversant de pudeur et de justesse autant par son ton que par le jeu de ses jeunes acteurs, La nuit du 12, polar sans issue autour d’un féminicide irrésolu qui fait mouche par sa vision du travail de la PJ autant que par l’atmosphère de petite ville de montagne qui s’en dégage ou encore As Bestas, thriller franco-ibérique lent, dont la tension va crescendo jusqu’au retournement en milieu de métrage et qui a l’intelligence de ne jamais verser dans le manichéisme. Enfin, La petite bande m’a fait retrouver mon âme d’enfant révoltée et m’a enthousiasmée par la réalisation et l’approche résolument BD jeunesse de Pierre Salvadori.

Hors top, je tiens aussi à saluer She Said, qui témoigne de la rigueur du travail d’investigation journalistique mené par les deux journalistes Jodi Kandor et Megan Twohey du New York Times sur l’affaire Weinstein, Les enfants des autres, le beau portrait de femme de Rebecca Zlotowski et la petite pépite d’animation japonaise SF qu’est Junk Head, réalisée intégralement en stop-motion sur 7 ans et où la créativité se retrouve aussi bien dans la forme que dans le fond.

Flops sans ordre particulier

Il serait sans doute long et fastidieux de commenter ici tous les flops de cette année. Autant je n’attendais rien de certains d’entre eux (si ce n’est qu’ils me surprennent malgré tout), autant d’autres possédaient, au moins sur le papier, un potentiel qui n’a en fin de compte pas été exploité. C’est le cas d’Avalonia, le nouveau Disney, qui aurait pu être un bon film d’aventures SF écologiste rétro, mais qui se casse la figure sur le récif de bonnes intentions et d’une intrigue mal construite et brouillonne. Ou encore de Scream millésime 2022, qui suscite davantage les bâillements que les sursauts et n’est malheureusement pas aidé par de jeunes personnages peu intéressants et charismatiques.

Thor: Love and Thunder nous confirme quant à lui que Disney, non content de ne rien comprendre à la mythologie nordique, ne sait pas provoquer les rires avec ce personnage (pas un seul sourire en 2h30) et qu’ils ne devraient pas tenter de faire des romcom dans l’univers Marvel, même si la seconde partie, plus dramatique, est au moins stylistiquement plus sobre et intéressante. Bullet Train est un objet de luxe techniquement brillant et assez poseur qui ne va nulle part et ne surprend pas vraiment malgré des cascades bien filmées et chorégraphiées. Côté cinéma indé, Bones and All est sans doute le flop le plus frustrant car l’histoire avait du potentiel et son réalisateur a un certain talent stylistique… Mais le film passe à côté de son sujet et ne parvient jamais à transcender ses différents éléments.

Et puis, enfin, il y a le cas Blonde d’Andrew Dominik, un film dont on serait bien en peine de nier la prouesse technique et la beauté stylistique de certaines scènes ni l’implication de son actrice principale… mais qui pêche par un excès de complaisance voyeuriste envers son sujet, qu’il prétend défendre et qu’il ne parvient qu’à victimiser voire rabaisser à l’excès, détruisant la force de la femme et l’artiste qu’était Norma Jean Baker alias Marilyn Monroe.

Le Top/Flop de Jérémy Zucchi

Tops sans ordre particulier

La nuit du 12
As Bestas
La petite bande
Incroyable mais vrai
The Batman
Avatar : La Voie de l’Eau
Alerte rouge
Decision to Leave

Parmi les films vus cette année, La Nuit du 12 de Dominik Moll a surgi sur les écrans pour s’imprimer durablement dans la mémoire, autant comme un Zodiac (David Fincher, 2007) en Maurienne que pour l’atrocité de se confronter aux faits, sans possibilité d’une réponse unique. Un film à la mise en scène d’une précision chirurgicale, mais qui laisse vivre ses personnages. Implacable est également As Bestas, dont les séquences d’ouverture et de fin, notamment, ne s’oublieront pas.Il faut aussi signaler l’audace de Pierre Salvadori, génial auteur et réalisateur, qui signe avec La Petite bande un film tout sauf innocent, explosif sous ses airs d’aventures d’apprentis écolos en vadrouille. Quant à Quentin Dupieux, il confirme avec Incroyable mais vrai qu’il faut prendre garde lorsque ses films prennent par la main, avec leur allure de petites comédies loufoques, car ils emportent jusqu’au seuil de la métaphysique. Charlie Kaufman, reste dans son corps !

Côté blockbusters, je dois avouer que j’attendais avec impatience The Batman, qui s’est envolé dans mon top des films du caped crusader, aux côtés de The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) et Batman, le défi (Tim Burton, 1992). Avatar : La Voie de l’eau, j’avais hâte de le voir, tout en étant un peu sceptique, car le premier film n’avait pas provoqué en moi l’envie d’une suite. Je dois dire que le film a fait un bel effet sur moi, malgré des facilités regrettables, au point de provoquer en moi le désir de revoir Pandora. Pour un autre film, au moins. Quant au prequel de Buzz l’éclair, vu avec quelques craintes, il s’est révélé développer une approche plus intéressante que prévu, notamment par son jeu sur le temps. Même si le mercantilisme de l’affaire est criante, Pixar parvient à s’en sortir et, avec Alerte Rouge, m’a permis de croire encore en ses talents. Quant à Apollo 10 1/2 de Richard Linklater, il confirme à la fois le talent singulier de son réalisateur et son manque de dramaturgie récurrent, qui m’a empêché d’être vraiment emporté dans son histoire, qui m’a pourtant touché.

Enfin, Decision to Leave me fait attendre avec impatience un nouveau film de Park Chan-wook, comme après avoir découvert Old Boy (2004). Sa fin constamment retardée n’est pas une erreur, c’est tout le propos du film annoncé dès son titre : prendre la décision de partir, de mettre un terme à une histoire, et cela m’a fendu le cœur.

Petites déceptions

Ma note la plus médiocre est attribuée à Unicorn Wars, mais son audace mérite d’être saluée, bien que tous ces oursons et licornes exterminés ne soient pas trop digestes. En parlant d’indigestion, il y a le déroutant dernier film de David Cronenberg qui l’a clairement frôlé. Les Crimes du futur ne m’a pas complètement convaincu, mais le film demeure fascinant. La déception se situe donc, si je dois la traquer, du côté des grands films d’auteurs attendus : ainsi, je regrette que la séquence finale d’Armaggedon Time manque d’émotion et celle de Sans filtre de radicalité, pour leur faire accéder (selon moi) au niveau d’œuvres majeures. 3000 ans à t’attendre mérite d’être revu une seconde fois, après s’être débarrassé des idées préconçues sur ce que le film aurait pu être, pour mieux savourer encore, plus profondément, son histoire d’amour très touchante.

Le Top/Flop de Lucia Piciullina

Comme chaque année, le cru cinéma de 2022 fut riche en surprises et en découvertes (Babysitter, La nuit du 12), en attentes récompensées (Avatar 2) et en déceptions (Jurassic World 3, Firestarter).

Tops

Avatar 2
La Nuit du 12
L’Innocent
Babysitter
Leila et ses frères
Falcon Lake
I’m Your Man
Everything Everywhere All At Once
The Innocents
Top Gun: Maverick

S’il est clair que le superbe blockbuster de James Cameron a laissé une empreinte indélébile dans cette année de cinéma grâce à ses effets spéciaux spectaculaires et à son histoire touchante et universelle sur la famille, offrant au spectateur une juste alternance d’action et de purs moments de poésie, il serait injuste de délaisser d’autres films plus discrets mais tout aussi mémorables de 2022.

Du polar sombre magistralement interprété (La Nuit du 12) à la comédie désopilante (L’Innocent), en passant par l’originalité loufoque de Babysitter et l’inventivité folle de Everything everywhere all at once, ces longs-métrages brillants auront su marquer durablement les esprits et, pour certains, l’histoire du cinéma.

Quelques déceptions sont également à retenir, dont certaines à la hauteur des attentes : si Jurassic World 3 et Firestarter ne laissaient que peu d’espoir et se sont avérés désastreux, le retour de certains réalisateurs talentueux tels que Ruben Östlund (Sans filtre) ou Luca Guadagnino (Bones and all) ne laissaient pas présupposer une telle déconvenue. Malgré une réalisation soignée et une idée de départ intéressante, le premier s’est révélé lourd et superficiel, s’empêtrant dans un humour faussement irrévérencieux et dans un rythme totalement décousu, tandis que le second a peiné à convaincre dans le registre des émotions et du suspense.