2023 : la chute des blockbusters
2023 aura vu les flops de quasiment tous les blockbusters, et pas que les films de super héros. D’ailleurs, aucun des quatre films DC sortis cette année n’aura été un succès. La fin du DCEU créé avec Man of Steel vient de prendre fin dans l’indifférence la plus totale. Il faudra attendre 2025 pour le lancement du nouvel univers sous l’égide de James Gunn avec son Superman : Legacy. En parlant de Gunn, son Gardiens de la Galaxie Vol.3 est le seul film de super héros à ne pas être un flop au box office cette année, hors film d’animation comme Spider-Man : Across the Spider-verse, qui est clairement le film de super héros de l’année. Côté blockbusters, seuls Barbie et Oppenheimer ont brillé au box-office.
Cependant, le cinéma français comme international a su nous faire des propositions intéressantes, notamment en ce qui concerne les films d’auteurs. Le cinéma asiatique, et notamment japonais est de plus en plus diffusé dans nos salles, y compris en dehors des films de genre, et c’est une excellente nouvelle. Si la production de cette année peut sembler de prime abord assez éclatée et inégale, chacun a pu y trouver de quoi piocher en fonction de ses goûts et de ses envies.
Nous vous proposons donc de découvrir ci-dessous le Top 10 de la rédaction, établi à partir des plus hautes moyennes pour les films notés par 3 rédacteurs minimum.
Et, parce-que Culturellement Vôtre c’est aussi des univers différents et des personnalités marquées au sein de notre équipe (et parce-que nous n’avons pas tous vus les mêmes films non plus !), ce classement général est suivi d’une grille des notations pour les films notés par deux rédacteurs minimum, et du Top/Flop 2023 commenté de chacun.
Nous vous souhaitons une bonne lecture et une très belle année cinématographique 2024 ! Et vous, quels ont été vos coups de cœur et déceptions de l’année ?
Le Top de la rédaction
- 1. 2 et 3. Ex-aequo Anatomie d’une chute de Justine Triet, Babylon de Damien Chazelle et The Fabelmans de Steven Spielberg (4.17/5)
- 4., 5. et 6. Ex-aequo Barbie de Greta Gerwig, Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry et Oppenheimer de Christopher Nolan (4/5)
- 7. et 8. Ex-aequo Mission Impossible : Dead Reckoning – partie 1 de Christopher McQuarrie et Elémentaire de Peter Sohn (3.87/5)
- 9. et 10. Ex-aequo Thanksgiving : La semaine de l’horreur d’Eli Roth et Limbo de Soi Cheang (3.67/5)
Le Flop de la rédaction
- Vaincre ou mourir de Vincent Mottez & Paul Mignot (1,33/5)
- Hypnotic de Robert Rodriguez (1,83/5)
- L’Exorciste : Dévotion de David Gordon Green (2/5)
- Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu de Guillaume Canet (2,33/5)
La grille des notes de la rédaction
Découvrez les notes des rédacteurs pour tous les films vus par au moins 2 membres de la rédaction.
Le Top/Flop de Guillaume Creis
Top sans ordre particulier
- Babylon de Damien Chazelle
- Aftersun de Charlotte Wells
- Anatomie d’une chute de Justine Triet
- Beau is Afraid de Ari Aster
- The Whale de Darren Aronofsky
- Un coup de Maître de Rémi Bezançon
- The Fabelmans de Steven Spielberg
- Killers of the Flower Moon de Martin Scorcese
- Oppenheimer de Christopher Nolan
- L’Innocence de Hirokazu Kore-eda
Mentions honorables : Spider-Man : Across the Spider-verse, Bernadette, Barbie, John Wick : Chapitre 4, Misanthrope, Lynch/Oz, Mission : Impossible – Dead Reckoning – Partie 1, Second Tour et Women Talking.
Pour mon top, je n’ai mis évidemment que les gros coup de cœur que j’ai eu et 2023 avait commencé fort avec Babylon de Damien Chazelle. Injustement snobé lors des cérémonies de récompenses, le nouveau film du réalisateur de La La Land et First Man est une magnifique lettre d’amour au cinéma, qui montre autant les bons que les mauvais côtés de l’industrie au travers d’une histoire et de personnages passionnants, le tout porté par une réalisation virtuose, une musique entraînante et des acteurs au sommet de leur art. Avec Aftersun, Charlotte Wells nous offre un premier long-métrage magnifique sur une relation père/fille au travers de souvenirs à la limite du fantasmagorique. Emouvant, le long-métrage verra la prestation de Paul Mescal nommé aux Oscars.
Nous avons aussi dans notre top deux films primés à Cannes avec la Palme d’Or que sont Anatomie d’une chute, qui est autant l’analyse d’un possible meurtre que celui d’un couple. Un film puissant et maîtrisé de bout en bout. L’Innocence de Hirokazu Kore-eda qui a reçu le prix du scénario est aussi dans notre top. Le coup de cœur de la fin 2023. Le nouveau film de Ari Aster nous a fait l’effet d’un coup de poing avec Beau is Afraid. Un film de quasiment trois heures dont on ressort épuisé. Il faut le digérer, mais il s’avère autant hilarant, étrange et envoûtant. The Whale de Darren Aronofsky vaut surtout pour la magnifique prestation de Brendan Fraser, justement plusieurs fois récompensé. Second film français de notre top, Un coup de Maître de Rémi Bezançon, qui est une comédie hilarante du début à la fin, que ce soit dans les gags ou les répliques.
Dans The Fabelmans, Steven Spielberg raconte sa jeunesse et il le fait extrêmement bien. Entre la passion naissante du cinéma et l’intimité d’une famille qui se décompose, il raconte son histoire avec une émotion particulière qui transperce l’écran. Clairement son œuvre la plus personnelle. Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese est un film de mafia dans l’ouest américain. C’est autant une histoire d’amour, de crime, de racisme, qu’un thriller bien mené par le trio Leonardo DiCaprio, Robert De Niro et Lily Gladstone. Enfin, Oppenheimer de Christopher Nolan. Le biopic sur le créateur de la bombe atomique. En trois actes, le film est passionnant de bout en bout. Le réalisateur joue encore une fois sur les différentes temporalités de façon pertinente, mais on retiendra surtout les prestations de Cillian Murphy et Robert Downey Jr, qui seront sûrement récompensées lors des prochaines cérémonies.
Flops sans ordre particulier
- Vaincre ou Mourir de Vincent Mottez et Paul Mignot
- Expendables 4 de Scott Waugh
- Hypnotic de Robert Rodriguez
- Jeanne du Barry de Maïwenn
- Les Chevaliers du Zodiaque de Tomasz Bagiński
Ah, les flops ! Toujours un moment particulier. Et on en a vu des films mauvais cette année, mais ce sont ces cinq films que nous avons retenus. En premier lieu, Vaincre ou Mourir de Vincent Mottez et Paul Mignot, le film du Puy du Fou sur l’histoire de Charette et des guerres de Vendée. Quand on commence son film avec un montage cut des propos de soi disant historiens, cela commence mal et n’arrange rien. Le budget n’est clairement pas à la hauteur, et les scènes de combat sont au mieux brouillonnes. La réalisation est digne d’un téléfilm, et ne parlons même pas du message du film, où les catholiques sont les gentils face aux méchants républicains… Expendables 4 de Scott Waugh. Que dire ? La trilogie se suffisait à elle-même mais non, il a fallu faire un quatrième film. Mais où est passé le budget de 100 millions de dollars ? Dans le salaire des acteurs ? Car, avec des effets spéciaux dignes d’une Playstation 2 et une réalisation à la ramasse en plus d’un casting à côté de la plaque, cet opus vient enfoncer le dernier clou sur le cercueil de cette saga.
Il n’y a pas beaucoup de choses à dire sur Hypnotic de Robert Rodriguez, qui essaye de faire du Christopher Nolan.. sauf que Rodriguez n’est pas Nolan. Cela donne un nanar à 65 millions de dollars. Ensuite, nous avons encore une adaptation de manga avec Les Chevaliers du Zodiaque de Tomasz Bagiński. Pouvait-on faire pire que Dragon Ball : Evolution ? Cette adaptation de Saint Seiya y arrive presque. Un nanar qui devait lancer une saga, mais c’est clairement mort. Enfin, nous avons Jeanne du Barry de Maïwenn. Si on loue les décors et les costumes, la réalisatrice veut singer Barry Lyndon de Stanley Kubrick jusqu’à essayer de reproduire des plans, mais Maïwenn est très loin de posséder le talent de Kubrick. De plus, en faisant le parallèle entre l’histoire de la du Barry et la sienne, elle essaye de faire croire qu’elle est la gentille de l’histoire, alors que, lorsqu’on connait sa réputation dans le monde du cinéma, ce n’est clairement pas ça. Un long-métrage égocentrique, égocentré, qui ne fonctionne pas et nous a énervés.
Le Top/Flop de Mark Wayne
Moins monopolisée que les années précédentes par des films de super-héros copiés collés, la cuvée cinéma 2023 s’avère beaucoup plus variée dans ses propositions. Que ce soit des biopics, des films d’horreur, d’action, d’aventures ou de science-fiction, il y en a pour tous les goûts et de divers horizons (U.S.A., France, Chine, Corée….). Il y a bien sûr du bon comme du mauvais et, bien que l’année 2023 ne restera globalement pas dans les annales, il est clair néanmoins qu’il y a une (petite) amélioration.
Tops
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- 1. Limbo
Dans un Hong Kong ressemblant à un dépotoir à ciel ouvert, deux flics, un vétéran et son jeune supérieur, se lancent aux trousses d’un tueur en série. Lorsque l’enquête commence à piétiner, ils se résignent à utiliser une jeune délinquante comme appât.
Filmé dans un noir et blanc absolument magnifique qui parvient à sublimer la crasse des bidonvilles jusqu’à donner l’impression de suivre un conte de fée macabre, Limbo s’avère être un thriller particulièrement sombre et malsain, mais doté d’un suspense qui vous tiendra en haleine jusqu’à la fin.
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- 2.Sound of Freedom d’Alejandro Monteverde
Si un film est parvenu à déchainer les passions cette année, c’est bien celui-ci. Agité par des polémiques ne concernant finalement pas le métrage en lui-même, Sound of Freedom s’avère être, malgré un budget étroit, un thriller haletant à la réalisation soignée et au casting habité (Jim Caviezel en tête).
Reste le sujet difficile du métrage, la pédocriminalité, qui en rebutera certains. Néanmoins, vu l’ampleur de ce trafic odieux et le peu de films qui ose s’emparer du propos, il serait sans doute plus grave de fermer les yeux et de passer à côté.
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- 3.Equalizer 3 d’Antoine Fuqua
Troisième volet des aventures de l’ancien agent des marines et de la DIA, Robert McCall, toujours impeccablement incarné par Denzel Washington et réalisé par Antoine Fuqua. Les films sont l’adaptation moderne de la série britannique Equalizer des années 80 (1985-1989) et prend place cette fois-ci dans le sud de l’Italie.
Après la mafia russe et des militaires renégats, c’est au tour de la Camorra de subir les foudres de ce justicier solitaire aux méthodes expéditives. S’inscrivant dans la continuité de ses prédécesseurs, Equalizer 3 est un très bon divertissement.
Eli Roth est de retour et il semble en forme après une longue pause de 5 ans et son précédent film, La Prophétie de l’horloge. Pour preuve Thanksgiving: la semaine de l’horreur signe non seulement un retour aux sources (le film d’horreur) mais s’avère également être un slasher très efficace comme nous n’en n’avions pas vu depuis un bon moment (les deux derniers Scream s’étant avérés plutôt décevant en la matière).
Respectant les codes du genre à la lettre mais bénéficiant d’un bon humour macabre et de meurtres plutôt graphiques, le métrage, bien que classique, ravira les amateurs du genre.
Flops
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- 1. L’Exorciste : Dévotion
Difficile de passer derrière le chef d’œuvre de William Friedkin, surtout après déjà deux suites, un préquel et une série télévisée. Cette phrase pourrait s’avérer être l’unique argument de la défense au procès de ce métrage tant il s’avère qualitativement aux antipodes de son modèle.
La réalisation est dénuée de génie, la caractérisation des personnages plutôt sommaire, et l’ensemble tient davantage de l’opération mercantile que de l’hommage respectueux. Doté d’un scénario indigent qui se contente de doubler le nombre de possédés en guise d’originalité, il est clair à la fin du film que le diable s’est bien moqué de nous.
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- 2. Evil Dead Rise de Lee Cronin
Une cabane isolée dans les bois, le livre des morts, « Klaatu Barada Nikto » (phrase tiré à l’origine du film de 1951, Le jour où la terre s’arrêta), si tout cela ne vous rappelle rien, c’est probablement que les films d’horreur ne sont pas votre tasse de thé tant la trilogie Evil Dead a marqué le genre de son empreinte et qui, comme L’Exorciste précédemment cité, a déjà eu droit à un remake et une (géniale) série TV.
Evil Dead Rise, tout comme le remake de 2013, prend le parti de faire abstraction de l’humour, tout en changeant de lieu d’action. Adieu donc la cabane (si on excepte le prologue) et bienvenue à un vieil immeuble d’habitation de Los Angeles.
Et c’est à peu près tout au niveau des nouveautés, car tout le reste du métrage n’est qu’une illusion bon marché et mercantile de l’art de Sam Raimi. Pas de folie, pas de surprises niveau scénario, des S.F.X. parfois discutables et, surtout, un casting si peu intéressant qu’il aurait été préférable que cet opus soit un court métrage. Finalement, l’humour est bien là, mais aux dépens du spectateur.
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- 3. Expendables 4
Bénéficiant de l’aura d’une bande de « gueules » fort sympathique et typiques des années 80, la saga Expendables a su s’imposer au fil du temps comme un divertissement certes inégal selon les opus, mais toujours sincère. Difficile donc de savoir comment ce quatrième volet a pu à ce point manquer sa cible. La réalisation d’abord, qui semble avoir été faite avec deux mains gauches, les acteurs qui, soit n’y croient plus (mention attristée pour un Dolph Lundgren amoindri par le cancer, ainsi que les pauvres Iko Uwais et Tony Jaa, totalement sous-exploités) et un scénario qui ne se donne même plus la peine de tenir sur un timbre poste. Pour le coup, le titre a raison : cette fois, on aurait pu s’en passer.
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- Rebel Moon: Partie 1 – Enfant du feu de Zack Snyder
Zack Snyder se lance dans le Space Opera. Dit comme ça, l’initiative semble intéressante mais, dans les faits, c’est une autre paire de manches. Car Rebel Moon, à force de piocher son inspiration un peu partout (Star Wars, Les 7 samouraïs, les western spaghetti, Gladiator…) finit par ne plus avoir d’identité personnelle. Cependant, il pourrait encore s’en sortir honorablement si seulement l’ensemble tenait la route.
Malheureusement, à part de très belles images de temps en temps, rien ne marche, que ce soit un casting fantomatique autour d’une héroïne aussi fade que la Rey de Star Wars ou un scénario qui ne prend jamais le temps de poser les enjeux de façon crédible. Bref, un ratage que la seconde partie n’a que peu de chances de rattraper. On croise tout de même les doigts.
Le Top/Flop de Cécile Desbrun
L’année 2023 aura été une année très variée sur le plan des longs-métrages proposés, avec moins de gros blockbusters marquants, mais un certain nombre de beaux films d’auteurs et de films atypiques venus des quatre coins du monde. Cependant, étrangement, en ce qui me concerne, mes coups de coeur ont été moins forts que l’année précédente. Beaucoup de films m’ont enthousiasmée ou retenu mon attention, mais peu m’ont véritablement fait vibrer. Voici ceux que j’ai préférés.
Tops sans ordre particulier
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- Babylon
- The Fabelmans
- Anatomie d’une chute
- Barbie
- L’Etabli de Mathias Gokalp
- L’innocence
- Je verrai toujours vos visages
- Rendez-vous à Tokyo de Daigo Matsui
- Limbo
- Yannick de Quentin Dupieux
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Mention honorable : Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese et Interdit aux chiens et aux italiens d’Alain Ughetto.
L’année a commencé en fanfare avec Babylon de Damien Chazelle, hommage baroque et enflammé au cinéma, certes imparfait à certains niveaux, mais dont la passion et l’effervescence sont contagieux d’un bout à l’autre, jusqu’à un final de toute beauté.
2023 aura aussi décidément été l’année de Margot Robbie qui, après le rôle marquant de Nellie face à Brad Pitt, a su incarner une stereorotypical Barbie drôle et touchante dans la comédie pop, sucrée et jubilatoire de Greta Gerwig. Alors certes, le film est en partie produit par Mattel et on pourra toujours se demander à quoi aurait ressemblé ce projet s’il n’avait pas été en quelque sorte une « œuvre officielle », de même que certains lui ont reproché d’être une sorte d’explication « pour les Nuls » du féminisme et du patriarcat. Toujours est-il que l’humour y fait mouche à tous les niveaux et qu’il est agréable de voir une œuvre féministe résolument grand public qui, sans lourdeur aucune, parvient à faire passer pas mal de choses sans renvoyer les deux sexes dos à dos. Et que la réalisatrice est parvenue à trouver un équilibre entre nostalgie de petite fille, histoire respectueuse de la licence et humour pop et satirique.
Pour le reste, Steven Spielberg nous est enfin revenu au top avec l’autobiographique The Fabelmans, qui est sans doute l’un de ses films les plus touchants, entre histoire de sa passion pour le 7ème art, récit initiatique et chronique de la fin d’un couple. Le personnage de mère incarné par Michelle Williams est l’un des plus beaux portraits de femme de la filmographie du cinéaste. Autre portrait de femme marquant : celui de mère et épouse accusée du meurtre de son mari d’Anatomie d’une chute. Ce personnage complexe et parfois ambivalent s’intègre au sein d’un récit écrit au cordeau, où tout est question de perspectives et qui permet d’interroger intelligemment certains préjugés qui peuvent être assez insidieux.
J’ai aussi apprécié la qualité de plusieurs films à portée sociale proposés par le cinéma français dans des genres très différents, de l’histoire vraie L’Etabli au sein d’une usine automobile à la fin des années 60 au bouleversant film d’animation Interdit aux chiens et aux italiens, en passant par la comédie tour à tour jubilatoire, grinçante et touchante Yannick de Quentin Dupieux.
Enfin, le cinéma asiatique a été une fois de plus à l’origine de plusieurs coups de coeur : Rendez-vous à Tokyo, L’innocence et Limbo ont su m’envoûter par leur regard, leur sensibilité et une réalisation de haut vol.
Flops
- Vaincre ou mourir
- Astérix & Obélix : L’Empire du Milieu
- Marlowe de Neil Jordan
- Mon crime de François Ozon
Au sommet des flops de l’année, Vaincre ou mourir, le premier film produit par le Puy du Fou. Pour le coup, il n’y a guère besoin de trop parler du regard idéologique porté sur les événements qui se dégage du scénario : l’écriture, la réalisation et le jeu des acteurs sont tellement ineptes qu’il n’y a pas besoin d’aller chercher plus loin. Le film prêche tellement un public déjà converti qu’il ne prend pas la peine de contextualiser les événements, pourtant complexes, plus de 3 minutes avant que les paysans ne viennent chercher Charette, lui-même fort mal introduit. 20 minutes plus tard, celui-ci, sur son cheval, galvanise ses troupes avec une musique épique sans que rien ne permette d’amener une telle montée en puissance. C’est d’autant plus regrettable que les guerres de Vendée représentent une période de l’histoire de France intéressante et peu connue qui aurait mérité bien mieux que cet éloge christique et maladroit au général royaliste.
On regrettera aussi le manque d’identité de l’Astérix et Obélix de Guillaume Canet, qui plagie le film de Chabat à son meilleur et se vautre pour tout le reste.
Enfin, Marlowe, au lieu d’être le grand retour espéré de Neil Jordan, est d’un calme plat et nous fait bailler aux corneilles tandis que Mon crime, malgré un bon casting et certaines qualités, est bien trop sage et convenu pour un film de François Ozon, et encore plus d’après un concept qui se voulait irrévérencieux. Dommage !
Le Top/Flop de Lucia Piciullina
Les films marquants ne manquent pas en 2023 et Oppenheimer, Babylon, ou Killers of the Flower Moon auraient pu sans conteste figurer dans cette sélection. Mais, parce qu’un top 10 reste subjectif et totalement soumis à l’affect de chacun, voici mes favoris de l’année :
Tops
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- Le Règne animal de Thomas Cailley
- Anatomie d’une chute
- Barbie
- Le Château solitaire dans le miroir de Keiichi Hara
- Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania
- Simple comme Sylvainde Monia Chokri
- La Passion de Dodin Bouffantde Tran Anh Hung
- Beau is Afraid
- Le Procès Goldman de Cédric Kahn
- Je verrai toujours vos visages
- Le Règne animal de Thomas Cailley
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Si certains longs-métrages n’ont fait que confirmer mon intérêt pour leur réalisateur, à l’image de Simple comme Sylvain de Monia Chokri, touchant et sensible, ou de Beau is Afraid, la nouvelle bizarrerie onirique d’Ari Aster, d’autres totales découvertes ont su se hisser directement en tête du palmarès : Anatomie d’une chute, brillant de bout en bout par son jeu d’acteurs subtil et ses dialogues ciselés, Les Filles d’Olfa, film hybride oscillant habilement entre le documentaire et la fiction, ou encore l’incroyable Le Règne animal de Thomas Cailley, film de genre émouvant et ambitieux. Le Château solitaire dans le miroir, petite pépite d’animation toute en subtilité et poésie, et porteuse d’un message important sur le harcèlement scolaire, ou encore le bonbon pop acidulé de Greta Gerwig, Barbie, et le ballet de mets délicats de La Passion de Dodin Bouffant ont tous, à leur manière, marqué avec brio l’année 2023.
Et si le cinéma français est très clairement à l’honneur de ce top, il occupe malheureusement aussi une place non négligeable dans mes flops…
Flops
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- 1 – Astérix et Obélix, l’Empire du Milieu
- 2 – Vers un avenir radieux de Nanni Moretti
- 3 – Acide de Just Philippot
- 4 – Visions de Yann Gozlan
- 5 – L’Exorciste – Devotion
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Si l’on n’attendait pas grand chose du dernier Astérix et Obélix, véritable désastre à l’humour calamiteux, ni du retour de L’Exorciste sur nos écrans – totale déconvenue malgré un début prometteur – d’autres longs-métrages sont de véritables déceptions : le dernier Nanni Moretti, Vers un avenir radieux, est malheureusement un film paresseux et réactionnaire. Visions, plutôt attendu après le très plaisant Boîte noire de Yann Gozlan, s’est avéré faussement complexe et totalement désincarné. Et que dire du soporifique Acide de Just Philippot, frôlant le nanard à de nombreux instants, et présentant à son casting le personnage féminin le plus antipathique et stupide depuis bien longtemps…